Jordy Chan : « La jeunesse peut insuffler un nouveau dynamisme »

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Le nouveau (et jeune) ministre des Grands travaux, de l’Equipement, en charge des transports aériens, terrestres et maritimes, Jordy Chan était l’invité du journal de TNTV mercredi soir. L’occasion de faire un tour d’horizon avec lui des dossiers le concernant : les récentes inondations à Teahupoo, les embouteillages récurrents sur la zone urbaine de Tahiti ou encore le projet de construction d’un aéroport international aux Marquises. Interview.

Publié le 18/05/2023 à 10:57 - Mise à jour le 18/05/2023 à 11:04

Le nouveau (et jeune) ministre des Grands travaux, de l’Equipement, en charge des transports aériens, terrestres et maritimes, Jordy Chan était l’invité du journal de TNTV mercredi soir. L’occasion de faire un tour d’horizon avec lui des dossiers le concernant : les récentes inondations à Teahupoo, les embouteillages récurrents sur la zone urbaine de Tahiti ou encore le projet de construction d’un aéroport international aux Marquises. Interview.

TNTV : On vient de voir un micro-trottoir sur ce que pense la population du nouveau gouvernement. Les avis semblent encourageants. L’une des personnes interrogées vous donne six mois pour trouvez vos marques. Aurez-vous besoin d’autant de temp ?

Jordy Chan : « Non, je ne pense pas. Vous savez, le président Moetai Brotherson est quelqu’un de très exigeant. C’est pour cela que nous sommes allés à la rencontre de la population dès les premiers jours pour nous confronter à la réalité du terrain, voir quels étaient les besoins en matière de travaux et également en matière d’aide aux sinistrés ».

TNTV : Le président a indiqué que vous alliez travailler d’arrache-pied, quitte à ne pas dormir…

Jordy Chan : « Pendant la conférence de presse de présentation du nouveau gouvernement, le président a clairement fait comprendre qu’il nous évaluerait sur la base de notre travail. C’est comme ça qu’il va décider si nous sommes à la hauteur des espérances de la population ».

TNTV : On a souvent mis en avant votre jeune âge. Vous êtes le benjamin du gouvernement. Cela ne vous a pas intimidé ?

Jordy Chan : « Pour moi, la jeunesse au sein du gouvernement, c’est un avantage. Cela peut insuffler un nouveau dynamisme et ça peut nous permettre de mettre en place une nouvelle manière de faire de la politique, avec respect, humilité, et également avec compétence.

TNTV : Hier, vous vous êtes rendu à Teahupo’o.  Vous étiez face à des familles encore bouleversées par les inondations. Comment avez-vous vécu cette réalité du terrain ?

Jordy Chan : « C’était très émouvant. On a vu à quel point ils étaient en état de détresse et à quel point ils avaient besoin d’aide. C’était très émouvant mais aussi très instructif car cela nous a permis de diagnostiquer les problèmes en matière d’infrastructures et d’aménagement. Si on a eu les inondations à Teahupoo, il y a une semaine de cela, c’est parce qu’il n’y avait pas eu de curage avant la saison des pluies. Cela nous a permis de le constater et de mettre en œuvre les actions nécessaires. La direction de l’Equipement a déjà commencé le curage en aval de la rivière. Nous allons commencer le curage en amont dans 15 jours ».

TNTV : Ce mercredi s’est tenu le premier conseil des ministres du nouveau gouvernement. On a pu constater la présidence du haut-commissaire. C’était une invitation particulière…

Jordy Chan : « Je pense que c’est une invitation particulière. Le président Moetai Brotherson a toujours voulu poursuivre le dialogue avec l’Etat et cela s’inscrit dans cette démarche ».

TNTV : Vous êtes issu de la société civile et vous faites partie d’un gouvernement indépendantiste. Le Tavini Huiraatira vient de fêter les 10 ans de la réinscription de la Polynésie sur la liste des pays à décoloniser de l’Onu.  Quel regard portez-vous sur ce sujet ?

Jordy Chan : « Je n’ai pas été nommé pour statuer sur l’indépendance ou l’autonomie. Nous sommes dans une société démocratique. Pour moi, une société démocratique doit être gouvernée par le peuple. Pour moi, le droit à l’autodétermination est un droit qui doit être inaliénable ».

TNTV : Dans un autre registre, vous avez beaucoup parlé de la problématique des embouteillages. Quelles seraient les solutions ?

Jordy Chan : « Pour agir sur les embouteillages, il y a deux façons de faire. La première, c’est d’augmenter la capacité de nos infrastructures. Cela demande de créer de nouvelles voies et de nouvelles routes. Mais ce sont des projets qui s’inscrivent dans le moyen et le long terme car cela demande d’effectuer des études de faisabilité technique, des études économiques, et des études d’impact environnemental et social. Il y a donc cette première solution que l’on va étudier. Ensuite, il y a une deuxième solution qui consiste à optimiser les infrastructures existantes. Aujour’dhui, nous avons un taux d’utilisation du parc de véhicules au sein de la Polynésie qui est très faible. Quand vous allez au travail, une grande partie de la population circule seule en voiture. Demain, on pourrait très bien envisager des solutions de covoiturage qui permettraient d’augmenter le taux d’utilisation de ces véhicules sur la route.  C’est une idée que je souhaite poursuivre au travers, potentiellement, d’aides publiques. Pourquoi ? Parce que cela permettrait de diminuer la congestion ».

TNTV : Vous avez aussi évoqué la création d’un deuxième aéroport international aux Marquises. C’était une idée d’Oscar Temaru, reprise aujourd’hui. Avez-vous un échéancier ?

Jordy Chan : « Le président Moetai Brotherson a été très clair à ce sujet pendant la campagne. L’idée est qu’il s’inscrive dans un écosystème. C’est non seulement un projet d’aéroport mais également un projet de développement d’autres infrastructures, en synergie avec cet aéroport, comme un port ou d’autres infrastructures dans le domaine des loisirs. Ce que je trouve intéressant dans ce projet c’est, qu’aujourd’hui, la majeure partie des touristes qui viennent en Polynésie française effectuent des séjours dans deux archipels principaux : les Iles de la Société et les îles des Tuamotu. Demain, on pourrait très bien envisager, qu’avec cet aéroport international, la durée de séjours des touristes soit amenée à augmenter. Pourquoi ? Parce qu’ils seraient incités à voyager, non seulement dans les deux archipels que j’ai cités, mais également dans le troisième, celui des Marquises. Je pense que les Marquises ont vraiment un potentiel de développement touristique, car ils ont un ancrage culturel très fort ».

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