En 2023, le marché de l’immobilier s’est encore durci avec une offre réduite et une demande qui monte en puissance. Entre la cherté des rares biens disponibles et les taux d’intérêts élevés, les capacités d’emprunt sont réduites de 30%. Dans ce contexte, les ventes reculent. Résultat : les prix tendent enfin à être revus à la baisse. « On sent que les vendeurs prennent conscience qu’ils ne sont plus raisonnables dans leur prix de vente. En même temps, il y a toujours des mesures compliquées avec l’imposition de la plus-value immobilière à 50%, et ça oblige certains à augmenter leur prix pour compenser cette sur fiscalité » explique Jean-Philippe Pinna, président de la chambre des notaires.
À cela s’ajoutent les frais de notaire de 12%, dont 11% pour les caisses du Pays. Selon les professionnels, une baisse de cette fiscalité permettrait de vraiment soulager les primo acquérants.
Autre dispositif attendu : le prêt à taux zéro pour les ménages à revenus modestes : « Le prêt à taux zéro existe depuis plus de dix ans en Nouvelle-Calédonie, et depuis très longtemps en métropole. Nous, on milite pour qu’il y ait une mise en place de système de prêt à taux zéro, d’accession sociale, puisque le taux était à 2% il y a un an et demi, et il est à 4,5 maintenant, il y a un grand écart ».
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Autre grand écart constaté sur le marché, celui d’une demande concentrée dans la zone urbaine de Tahiti, à Taravao et à Moorea. Conséquence : le prix du m2 flambe dans ces secteurs déjà restreints.
« La principale mesure à prendre, c’est d’encourager et libéraliser, facilité, la construction de nouveaux logements. Et c’est vrai que ce n’est pas forcément populaire, parce que la population est dans une injonction contradictoire. Elle veut des biens immobiliers moins chers, mais elle ne veut pas qu’il y en ait davantage. On ne veut pas de nouveaux immeubles, de nouveaux lotissements, on ne veut pas que ça construise plus… sauf que c’est bien l’offre qui permettra de faire baisser les prix » indique Divy Bartra, gérant de KW Polynésie. Mais pour construire, il faut bien du foncier. Et il reste encore à régler l’éternel casse-tête de l’indivision.