Fa’a’apu vandalisés : le cri de colère d’un agriculteur

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Publié le 16/01/2018 à 16:38 - Mise à jour le 16/01/2018 à 16:38

Dans son fa’a’apu de Papeari, Eugène Bruneau aimerait retrouver la quiétude. Depuis 18 ans, ce ancien de l’armée vit de sa pension et de la vente de ses fruits et légumes, récoltés à la sueur de son froid. Mais après des mois à se battre, l’agriculteur n’en peut plus.

Chaque dimanche, ou presque, c’est la même rengaine. Cet habitant de Papeari se rend vers 1 heure du matin au marché de Papeete pour vendre les produits de son jardin… quand il lui en reste.

Car souvent, lorsqu’il s’apprête à prendre les sacs préparés la veille, ils n’y sont plus. Les fruits et légumes destinés à la vente se sont envolés. Eugène Bruneau tempête :

« J’ai moins de récolte en ce moment car les gens viennent me voler. Il faut ça s’arrête ! J’ai mis des chiens mais le voleur s’en fiche complètement. C’est surtout quand je suis au marché que ça arrive. La dernière fois, je pense qu’ils sont venus à trois. Ces gens ne respectent pas le travail des personnes ! Ils prennent tout ce qui pousse : des régimes de bananes, des fe’i, des uru… »

Pour ce père de famille originaire des Marquises, le manque à gagner est important. Il n’est pas le seul dans cette situation. Bon nombre d’agriculteurs subissent des vols. Le Marquisien témoigne :

« Au marché de Papeete, un cultivateur m’a raconté qu’on lui avait volé des choux. 10 sacs de choux disparus ! Ça fait mal à la tête ! C’est fou. Quand il est arrivé, il n’y avait plus rien. Même les rea. »

Eugène a déjà déposé quatre plaintes pour vol. Mais sans flagrant délit, difficile d’interpeller les coupables. Pour Eugène, il faut que cet incivisme cesse. Le retraité enrage :

« Je ne veux pas que la génération qui arrive soit des voleurs. Je peux donner mais il faut demander. Un voleur qui vole sans me demander, là, je ne donne pas. Il faut dire à tous ces gens-là : ça suffit ! »
 

Rédaction web avec Tamara Sentis et Davidson Bennett 

Eugène Bruneau

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