Les points marquants suivants ont ainsi été développés :
– la gouvernance de la société déficiente depuis l’origine en 2006,
– les fonds importants apportés par la Polynésie française (plus de 200 millions Fcfp),
– la pertinence du choix initial du fournisseur d’éolienne ayant fait faillite en 2009 (d’ailleurs remise en cause par l’audit technique indépendant réalisé en 2014),
– l’absence d’étude sur le gisement éolien.
Les 6 éoliennes de la SEM TMIA sont à terre depuis 2011 de sorte que 100% de la production électrique de cette dernière est d’origine thermique. Au-delà de ces difficultés techniques, et malgré le soutien financier important de son actionnaire de référence, la Polynésie française, la société fait l’objet d’un plan de continuation homologué par le Tribunal Mixte de Commerce de Papeete suite à la procédure d’alerte déclenchée par le commissaire aux comptes en 2013.
Ainsi, le rapport de conciliation indiquait dans ses conclusions la nécessité de réaliser un audit technique approfondi qui permettra de « décider de l’avenir de la société selon diverses hypothèses :
-Remise en état de toutes les éoliennes
-Remise en état partielle
-Abandon de l’énergie éolienne et fonctionnement exclusif au gasoil
-Liquidation de la société. »
En l’occurrence, les conclusions de l’expertise technique sont réservées sur la capacité à réparer et fiabiliser les moyens de production actuels :
– nécessité de réinjecter des fonds compris au minimum entre 40 et 80 millions Fcfp respectivement pour réparer 5 des 6 éoliennes et renouveler le parc de batteries,
– nécessité d’identifier un fournisseur aux références techniques avérées en milieu semblable,
– aucune garantie de fonctionnement durable, ni de rentabilité économique,
Fort des éléments, il a été proposé au Conseil des ministres la dissolution de la SAEML Te MauIto Api. « C’est une société qui n’a jamais réussi à atteindre ses objectifs en terme de production éolienne. Les 6 éoliennes de Makemo sont à terre depuis très longtemps maintenant. Au delà des problèmes juridiques, au-delà des problèmes énergétiques, le Pays a mis 200 millions dans cette structure. Son président directeur général a décidé il y a quelques mois d’attaquer son principal actionnaire, le Pays, en justice, d’attaquer la commune, son principal client. Dans le cadre du plan de conciliation sur lequel le Pays avait donné son accord et participé financièrement, on considère qu’il faut tirer les conséquences de tout cela », a résumé le vice-président du Pays Nuihau Laurey.
Nuihau Laurey, vice-président de la Polynésie française