Émeutes en Nouvelle-Calédonie : « On entend des cris, des détonations, on n’a jamais vu ça »

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Les liens entre le Caillou et la Polynésie française sont forts. La communauté polynésienne vivant sur le Caillou est importante. Piégés par les événements violents qui s'y déroulent, certains ont accepté de témoigner au micro de TNTV.

Publié le 15/05/2024 à 16:56 - Mise à jour le 17/05/2024 à 16:27

Les liens entre le Caillou et la Polynésie française sont forts. La communauté polynésienne vivant sur le Caillou est importante. Piégés par les événements violents qui s'y déroulent, certains ont accepté de témoigner au micro de TNTV.

« On entend des cris, des détonations ». Polynésienne résidente de Nouvelle-Calédonie depuis 16 ans, Manuia Tchong Tai, se dit « triste » et « en colère ». « C’était un beau pays et avec tous ces saccages, on va se retrouver avec un pays où il n’y a plus rien (…) On n’a jamais vu ça. Ici, on s’entendait bien avec tout le monde ».

Des magasins en feu, et des habitants à court de provisions. La Polynésienne s’inquiète de ce qui va suivre : « Il n’y a que de la fumée. On n’a plus de magasin de proximité. Ce matin, ma voisine est venue me voir pour l’aider à aller faire des courses. Le magasin n’était pas ouvert, mais il y avait au moins une centaine de personnes qui faisaient la queue. Et la plupart étaient des mamans venues chercher du lait pour les enfants. J’avais mal au cœur. »

Cyril Pito, autre membre de la communauté polynésienne en Nouvelle-Calédonie, craint lui aussi le manque de nourriture : « On n’a pas fait de provisions parce qu’on ne s’attendait pas à ce que ça prenne une telle ampleur.  On va essayer de se débrouiller comme on peut. J’ai le souhait que tout rentre dans l’ordre ».

Tamara Tsing-Tsing réside sur le Caillou depuis 52 ans. « Je ressens beaucoup de tristesse pour la Nouvelle-Calédonie et tous ces habitants, parce que même si je suis originaire de Polynésie et que mon cœur est toujours au Fenua […] j’ai fait ma vie ici en Nouvelle-Calédonie, mes enfants sont calédoniens, mes petits enfants sont calédoniens ».

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Certains comme Cyril, commencent à envisager de quitter le territoire si la situation ne s’apaise pas. « J’aurais du mal à quitter ce territoire. J’y suis né et j’approche de la quarantaine. Pour ma femme ce sera plus simple, elle a grandi en Polynésie. On n’en est pas encore arrivés là, mais l’avenir nous le dira. On a le souhait que tout s’améliore, que tout se calme. On n’a pas encore eu de conflit, peu importe l’ethnie. (…) On va rester positifs. »

Les émeutes qui ont éclaté lundi en Nouvelle-Calédonie se sont intensifiées. Ce mercredi, l’état d’urgence a été décrété. Le Premier ministre a annoncé le déploiement de l’armée pour protéger les ports et aéroports de Nouvelle-Calédonie. À ce jour, les violences ont fait 4 morts dont 1 gendarme et plusieurs centaines de blessés. L’aéroport de la Tontouta est fermé et les vols annulés jusqu’à nouvel ordre.

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