Couvre feu : la population coopérative pour la première soirée

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Tahiti et Moorea ont vécu leur 1ere soirée de couvre-feu dans la nuit de samedi à dimanche. A Papeete, à la nuit tombée le temps était compté dans les restaurants. Les autorités ont appelé la population à rentrer chez elle à 21h. Des contrôles ont été effectués pour surveiller la circulation et les éventuels rassemblements. Retour sur cette soirée...

Publié le 25/10/2020 à 14:29 - Mise à jour le 26/10/2020 à 9:05

Tahiti et Moorea ont vécu leur 1ere soirée de couvre-feu dans la nuit de samedi à dimanche. A Papeete, à la nuit tombée le temps était compté dans les restaurants. Les autorités ont appelé la population à rentrer chez elle à 21h. Des contrôles ont été effectués pour surveiller la circulation et les éventuels rassemblements. Retour sur cette soirée...

20 h : les restaurants de la capitale augmentent la cadence… les clients se pressent de commander à diner. Le couvre-feu modifie les plans de la soirée. Et malgré une ambiance chaleureuse, le repas garde un petit goût amer…

« On est arrivés plus tôt que d’habitude mais pas trop non plus parce-que venir dîner à 17h30, c’est un peu moyen… mais alors partir à 21h : on a carrément pas le temps pour le dessert » raconte une cliente.

Crédit photo TNTV

Avec le couvre-feu, certains établissements modifient leurs horaires d’ouverture et optent désormais pour un service avancé pour le diner. Ce changement d’organisation, et la baisse du chiffre d’affaires attendue, contraignent des gérants à se séparer d’une partie de leurs salariés.  Se pose également la question du temps de pause du personnel entre chaque service.

« On est en décalé maintenant. C’est à dire que le matin, on va commencer une demi heure plus tôt, et le soir, une heure plus tôt. Normalement, la légalité, c’est 3h de temps de pause, et là, comme on va essayer d’étendre les services, ça va être plus serré », explique Adam Pecas, restaurateur à Papeete.

Si le chef a prévu d’arriver plus tôt aux fourneaux, il n’est pas dit que la clientèle ait de l’appétit à 18H.

A 21 heures, le couvre-feu débute…et avec lui les contrôles des forces de l’ordre. 90 gendarmes ont été mobilisés à Tahiti et Moorea pour s’assurer que ceux qui circulent encore disposent bien de dérogations. 40 policiers de la DSP étaient également présents sur le terrain.

« Je crois que c’est aussi une forme de respect et d’engagement citoyen », indique le Haut-commissaire Dominique Sorain, qui a accompagné les agents sur les contrôles routiers à Auae-Faa’a. « Mais l’objectif, ce n’est pas de faire du procès verbal, c’est aussi d’expliquer pourquoi on met en place ces mesures. Si des personnes ne respectent pas les contrôles, se comportent mal : il y aura des verbalisations. »

« Il faut respecter la loi, c’est très bien aussi. Ca évite la propagation », concède une scootériste.

Dominique Sorain, Haut-commissaire de la République en Polynésie française a participé aux contrôles routiers

Les forces de l’ordre se sont montrées indulgentes pour ce 1er soir de couvre-feu.  Un roulottier accuse un léger retard pour arriver à temps à son domicile, et ne dispose d’aucune dérogation.

« On nous a dit à la dernière minute qu’on pouvait bosser jusqu’à 21h. Le temps de ranger etc : il est donc un peu plus tard », déplore-t-il.

Gendarmes et policiers ont donc joué de pédagogie pour rappeler les consignes aux usagers de la route.

« Même dans les quartiers sensibles où nous intervenons souvent, il faut avouer que les Polynésiens respectent bien les mesures qui ont été édictées », admet le directeur de la Sécurité Publique, Mario Banner.

Durant les trois prochaines semaines, le force de l’ordre resteront mobilisées pour s’assurer que le couvre-feu soit respecté par tous.

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