Pour aider ces jeunes à sortir de la délinquance et réussir leur vie, les affaires sociales leurs proposent une alternative à la prison ou à la rue. C’est le cas de John*, originaire de Tipaerui à Papeete.
Son passé de repris de justice est derrière lui, tout comme ses difficultés avec l’école et sa famille. Il y a deux ans, grâce à l’aide des services sociaux, ses parents ont choisi de l’envoyer étudier dans une famille d’accueil à Rurutu, l’ile de leurs origines.
Une façon de l’éloigner de ses mauvaises fréquentations et de l’aider à se construire un avenir. Heiata Bouchet, éducatrice spécialisée aux affaires sociales, souligne :
« Quand on se retrouve dans des difficultés familiales, souvent on peut être perturbé par toutes les difficultés qui nous arrivent. A ce moment-là, se reconstruire, pouvoir s’identifier à d’autres personnes, ça peut apporter un plus pour un jeune et lui donner de la motivation pour réaliser ses rêves et une bonne scolarité. »
Aujourd’hui, John étudie l’agriculture à la Maison familiale rurale (MFR) de Rurutu. Et une semaine sur deux, il travaille dans les champs de la famille qui l’héberge.
A la fin de l’année, John passera son CAP. Son souhait est de continuer à travailler la terre. Lui qui a grandi dans le quartier de Tipaerui donne un nouveau sens à sa vie.
« Ce que je veux dire aux jeunes, c’est qu’il faut qu’ils reviennent ici dans leur île. Tu as plein de trucs à faire. Tu bouges. Je suis heureux aujourd’hui. »
En Polynésie, une vingtaine de jeunes sont installés dans les îles par les affaires sociales, dans les MFR ou en Centre d’éducation au développement (CED). Dans la grande majorité des cas, ce changement de vie est un succès.
Le reportage de Narii Tokoragi