Les demandeurs d’emplois ont le blues. Malgré la reprise du trafic international et les mesures de soutien pour l’emploi financées par le Pays et l’État, ils sont nombreux à s’être découragés, voire à ne plus vouloir essayer. En témoigne le bilan 2021 de l’ISPF. Depuis 2018, « le nombre de personnes inactives sans vouloir un travail a bondi de 9 700 unités pour atteindre 59 000 personnes ».
Le taux de chômage pourtant continue de baisser à 9,5% tandis que le taux d’emploi est stable à 53 %, porté par la création de 300 emplois et de 1 000 contrats aidés. Soit un total de 6 700 contrats aidés (convention d’accès à l’emploi, convention d’insertion sociale, etc.) en moyenne. Une évolution a priori rassurante qui ne peut pas pour autant se traduire par une embellie économique prévient l’institut. « Structurellement on se retrouve avec des gens qui gravitent autour de l’emploi et qui parfois peuvent être découragé » nuance le directeur de l’ISPF, Nicolas Prudhomme.
Si 3 000 personnes ont quitté le halo du chômage, elles ont rejoint la part des inactifs ne souhaitant pas travailler. Des personnes « toujours attentistes vis-à-vis de la situation économique et sanitaire dégradée », souligne l’ISPF. Ainsi la population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) diminue à 108 600 personnes de 15 à 64 ans. « Beaucoup des gens qui ont arrêté de chercher un emploi ne rentrent pas dans les critères du chômage* au sens du bureau international du travail » poursuit le responsable.
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Seuls 3,8 % de chômage chez les diplômés de l’enseignement supérieur
Et dans les rangs des chômeurs, on retrouve principalement des jeunes et des femmes. En 2021, elles sont 46% à occuper un emploi contre 60% pour les hommes. Un écart de six points en France. Les jeunes, eux, sont encore plus touchés. Parmi les 15-29 ans, seul un tiers travaille, contre 70% pour les 30-49 ans, et 47% pour les 50-64 ans. La possession d’un diplôme souvent, change la donne. Ainsi huit personnes diplômées de l’enseignement supérieur sur dix ont un emploi, contre uniquement six sur dix pour les simples bacheliers, ou les titulaires d’un CAP ou d’un BEP.
Notons enfin, que la situation du marché de l’emploi en Polynésie française reste en retrait par rapport à la situation en France métropolitaine avec un taux d’emploi en retrait de 13 points. Compte tenu du caractère saisonnier de cette enquête réalisée au deuxième trimestre 2021, l’ISPF invite à prendre ces chiffres avec précautions.
(*) Au sens du Bureau International du Travail et de l’Union européenne, une personne au chômage est une personne sans emploi pendant la semaine précédant l’enquête, activement en recherche d’emploi pendant le mois précédant l’enquête et disponible dans les deux semaines pour occuper un emploi.