Il est ouvert 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, contre vents et marées. Le service des urgences du CHPF tourne quelles que soient les conditions météorologiques. Le plan blanc de l’hôpital, que l’on peut aussi appeler plan cyclone, a été pensé en prévision du phénomène El Niño qui concerne la Polynésie cette année.
Ce dispositif se décline en cinq phases et permet d’organiser l’hôpital en fonction de l’évolution des conditions météo. Le plan blanc, c’est aussi la mise en place d’une cellule de crise, en constante relation avec les services de l’État.
« Nous avons des protocoles d’actions, c’est-à-dire que nous mettons en place à l’échelle de l’organisation générale toute une série de mesures pour protéger les biens et les personnes, mais chaque service de soins, chaque direction technique, a sa feuille de route. En fonction de chaque phase du plan cyclone, nous sommes appelés à mettre en œuvre les mesures qui sont déjà consignées », explique Claude Panero, la directrice du CHPF.
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Parmi ces mesures : des déprogrammations d’activités pour dégager des capacités d’accueil et des moyens humains en cas d’un afflux de victimes dû aux intempéries. Ce qui se traduit par la fermeture de certains services et par la suspension des consultations, comme le souligne Tony Tekuataoa, médecin en chef du service des urgences.
« Il y a des déprogrammations d’activités plutôt non urgentes. On ne met pas les patients en danger (…) Toute la question, c’est de peser la balance bénéfice-risque pour ne pas les mettre en danger. Quand ce sont des activités programmées, c’est moins dangereux, mais lorsqu’on est en situation de crise, il faut pouvoir réagir à l’urgence. C’est pour ça qu’on a déprogrammé des gens, mais il faudra absorber le flux sur les prochains jours et les prochaines semaines », dit-il.
Pour sécuriser l’offre de soins, la technique et la logistique jouent un rôle crucial. Quels que soient les aléas extérieurs, la structure dispose d’une certaine autonomie. « Le CHPF se prépare en essayant de protéger un maximum son bâtiment des inondations et des vents forts. On sécurise tous nos équipements techniques. Mais le CHPF est conçu de façon à pouvoir vivre en autarcie si l’on a une grosse coupure électrique ou une grosse coupure d’eau pendant quelques jours », indique Teumere Mu, la directrice des moyens généraux.
Sur le plan logistique, les équipes anticipent également les besoins, qu’il s’agisse de la distribution quotidienne de linge ou de repas pour les patients. Les commandes auprès du principal prestataire de l’établissement peuvent se faire jusqu’à 2 jours avant le passage d’un cyclone. Il faut donc gérer les quantités, toujours dans une logique d’économie d’énergie.
« Ce que nous faisons, c’est que nous affectons des repas froids, qui sont en général non-nominatifs, et nous essayons de voir, en fonction du moment du passage du cyclone, quels vont être les régimes qu’on pourra servir, notamment ce que l’on appelle les textures modifiées pour les patients qui ne peuvent pas manger des choses dures », explique Teuri Teururai, cadre de santé du service diététique et restauration
Aucun soin n’est donc possible sans l’appui des services techniques et logistiques. Le retour à la normale des activités du CHPF est effectif dès la levée de l’alerte par les autorités.