Air Tahiti Nui : un protocole d’accord signé, après 9 jours de grève

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Après l'échec de mardi soir, les syndicats et le Pays ont de nouveau tenté de trouver un accord pour mettre fin au conflit qui dure, déjà, depuis 9 jours. Une enième rencontre qui a débuté par un ultimatum du Pays : la signature d'un accord ou la mise en veille de la compagnie Air Tahiti Nui. Des heures de discussion plus tard, un accord a finalement pu être signé, non sans mal...

Publié le 12/07/2023 à 20:32 - Mise à jour le 13/07/2023 à 8:34

Après l'échec de mardi soir, les syndicats et le Pays ont de nouveau tenté de trouver un accord pour mettre fin au conflit qui dure, déjà, depuis 9 jours. Une enième rencontre qui a débuté par un ultimatum du Pays : la signature d'un accord ou la mise en veille de la compagnie Air Tahiti Nui. Des heures de discussion plus tard, un accord a finalement pu être signé, non sans mal...

Mardi soir, le représentant de la CSIP Cyril Legayic, avait quitté la table des négociations, arguant ne pas « être sur la même longueur d’onde » que le Pays. Dans un communiqué envoyé aux médias ce mercredi, l’intersyndicale composée de A ti’a i Mua et de la CSIP a tenu à expliquer clairement ses revendications. Selon elle, « la grille salariale des PNC n’a pas été modifiée depuis 2008, contrairement à certaines catégories du personnel de l’entreprise (2016 pour les pilotes et 2018 pour le personnel encadrant) ». L’intersyndicale dénonce également « la dureté des conditions de travail des PNC et la nécessité d’un dialogue social renforcé ». Des revendications « jamais prises en compte ».

Mais le point qui bloque les négociations est avant tout celui de la revalorisation de la grille salariale. Le Pays propose une enveloppe de 510 millions de Fcfp dont 230 millions pour cette revalorisation, 100 millions pour la restitution des 5% prélevés sur les salaires lors de la crise liée à la pandémie de covid-19, 90 millions pour l’augmentation de l’ICV (indice du coût de la vie, NDLR) et enfin 90 millions pour les charges patronales.

Selon l’intersyndicale, la revalorisation de l’ICV, la restitution de 5 % prélevés sur le salaire des employés et la mise en place d’une mutuelle ont été négociés avec « les autres organisations syndicales de la compagnie », sans leur accord. A ti’a i Mua et la CSIP estiment en effet que l’indice du coût de la vie n’a pas à être négocié. « À l’instar du SMIG, l’ICV doit augmenter suivant l’inflation constatée, et, au 1er juillet 2023, cette augmentation est de l’ordre de 12 % », soulignent les syndicats dans leur communiqué.

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Après une rupture de dialogue avec la direction de la compagnie au tiare, les syndicats ont donc rencontré le Pays. Lors de la première réunion, les deux parties étaient d’accord sur l’enveloppe de 510 millions de Fcfp. Les syndicats ont donc travaillé, « avec le concours » de la directrice des ressources humaines de la compagnie, sur un tableau restant dans le budget de 230 millions consacrés à la revalorisation des salaires.

Problème : lors de la seconde réunion, « le tableau qui a été transmis à monsieur Moetai Brotherson ne correspondait pas à celui qui nous avait été présenté, la base des chiffrages incluant des données variables » explique l’intersyndicale qui « demande, depuis le début des débats, à ne pas prendre en compte la part variable du salaire expliquent A Ti’a i Mua et la CSIP. « 

Les discussions ont repris vers 14 heures ce mercredi, par un ultimatum du président du Pays : sans accord, le principal actionnaire déciderait de mettre en veille la compagnie aérienne.

« Là où on a été choqués, c’est l’ultimatum qu’il nous a posé en nous disant au début de la réunion à 14 heures qu’il ne prolongerait pas les discussions au-delà de 17 heures. Et que si nous ne signons pas, il mettra en place dès demain la mise en veille de la compagnie, rapporte Cyril Legayic. On trouve que ces propos du président dès le départ, ce n’est pas un moyen de débloquer et de faciliter les discussions. »

Un ultimatum qui semble avoir néanmoins porté ses fruits puisque l’intersyndicale aurait fait des « concessions ». « Les réponses sur la grille satisfont. Bon, on n’a pas atteint le summum mais à un moment donné il faut faire des concessions. Donc nous sommes arrivés à un chiffre honorable pour l’ensemble des PNC ».

Les discussions se sont étirées dans la soirée avant d’aboutir, enfin, à une signature. « On est resté dans l’enveloppe », a confié le président du Pays. Plusieurs réunions sont inscrites au protocoles d’accord afin d’avancer sur divers sujets.

« Je pense que dans les prochains jours, on retrouvera un programme normal », a déclaré Mathieu Bechonnet, directeur général de la compagnie au tiare.
« C’est un très bon protocole qui arrange toute les parties », a estimé de son côté Michel Monvoisin remerciant le président du Pays pour « ses talents de négociateur ». Du côté des syndicats, c’est « le soulagement » a confié Magali Juventin instructrice PNC et RS A Ti’a i Mua qui assure que les PNC sont prêts à reprendre le travail, dès ce soir…

Ce mercredi, Air Tahiti Nui a annoncé l’annulation de plusieurs vols. Après 9 jours de grève, plusieurs appareils cloués au sol et de multiples remboursements aux passagers lésés, l’impact financier est estimé à 250 millions de Fcfp

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