Agriculture : les déchets de poissons comme fertilisants

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Valoriser les déchets des matières organiques pour en faire un fertilisant. À Mataiea, une entreprise mise sur l’usage du biovator. Un composteur de déchets verts et animaliers. Des essais avaient déjà été menés au lycée agricole de Moorea. La société voit cette fois plus grand en captant les déchets de poissons du port de pêche de Papeete.

Publié le 07/11/2023 à 17:24 - Mise à jour le 08/11/2023 à 10:43

Valoriser les déchets des matières organiques pour en faire un fertilisant. À Mataiea, une entreprise mise sur l’usage du biovator. Un composteur de déchets verts et animaliers. Des essais avaient déjà été menés au lycée agricole de Moorea. La société voit cette fois plus grand en captant les déchets de poissons du port de pêche de Papeete.

Ce tube en acier inoxydable avale désormais une partie des déchets de poissons générés par le port de pêche de Papeete. Avec ce composteur rotatif, cet entrepreneur s’inscrit dans une économie vertueuse.

Cinq tonnes de déchets de poissons sont jetés en mer chaque jour par le port de pêche. L’entreprise compte en traiter 1 à 2 tonnes quotidiennement, pour les transformer en fertilisant. « On y va tous les jours d’ailleurs au port de pêche. On a passé un partenariat avec des mareyeurs et avec la société qui gère le port de pêche pour pouvoir aller chercher dans des bacs hermétiques, explique Nicolas Bono, le fondateur de TNB Water et Compost. On ne gaspille rien et on ne déverse pas de sang sur la route etc. Donc on fait vraiment très attention. »

Les déchets de poissons, sont mélangés avec des copeaux de bois. La matière est brassée plusieurs fois par jour et la température grimpe à 75 degrés. Cela permet d’éliminer les germes pathogènes. À la sortie, la mixture crée un fertilisant.

L’initiative prise par cet entrepreneur est saluée par le ministre de l’Agriculture, Taivini Teai : « Ce système, je l’ai déjà vu à l’abattoir de Papara, également à l’exploitation agricole d’Opunohu. Effectivement là, c’est à une échelle beaucoup plus grande, pour permettre de recycler, utiliser ces déchets du Port de pêche dont on sait qu’ils sont envoyés en mer et qu’ils attirent les requins. »

Les restes alimentaires de la cuisine centrale de Teva i Uta et de la prison de Tatutu sont aussi récupérés. Dans cette zone rurale, l’objectif est de ne plus gaspiller de déchets organiques. Des agriculteurs et des producteurs de vanille utilisent déjà cet engrais. Le produit fini est certifié bio et son coût est moins élevé que les produits importés. « On parle souvent de l’importation qui a un coût quand même. C’est cher pour les agriculteurs, souligne Jean-Baptiste Tavanae, agriculteur. Maintenant, on cherche une solution pour les agriculteurs pour répondre à la demande des agriculteurs, alléger le coût. »

Avec son modèle d’économie circulaire, Nicolas Bono s’attaque aux déchets dont personne ne veut. Il débute avec le poisson. Mais la machine peut être utilisée pour d’autres déchets d’origine animale. « L’avenir est ouvert parce qu’il y a aussi tous les déchets des élevages porcins, avicoles, qu’il faudra un jour traiter »

Avec cette première machine très peu énergivore, 20 tonnes de déchets pourront être transformés chaque mois. Un second digesteur rotatif sera installé sur le site. Il sera cette fois fabriqué localement.

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