45 ans qu’ils travaillent dans le secteur primaire, et à les regarder faire, papa Hiomai, 76 ans, et sa femme Ethel n’ont rien perdu de leur passion. Le couple cultive de tout et sans modération : bananes, patates douces, ananas, taros, papayes, pastèques… la liste est longue. Des produits qui leur apportent force et vigueur.
« J’ai 77 ans et je suis toujours en forme parce que j’essaie de manger le plus possible végétarien » confie Ethel Teriihaunui, agricultrice.
Outre les produits destinés à la commercialisation, certains ont droit à un traitement de faveur : les ignames. On les appelle aussi les géants de la terre. Ils sont bichonnés du début, jusqu’à leur sortie de terre : « Il faut travailler à la main et y aller doucement pour ne esquinter l’igname. Ce n’est pas un travail facile à faire. Il faut le faire avec amour » nous dit mama Ethel.
Une fois dégagé, l’igname est délicatement ligaturé, une préparation qui demande beaucoup de précaution.
« Il peut se briser d’un moment à l’autre, alors, on essaie de bien l’attacher pour pouvoir le relever tout doucement » explique Viviura Yee On, agriculteur de Maupiti.
Ces géants de la terre seront acheminés vers le site de pesée où se tiendra le concours agricole du Heiva de Taputapuatea. L’événement rassemble chaque année plus d’une centaine d’agriculteurs, mais pas de quoi inquiéter mama Ethel : « J’ai eu les cinq premiers prix l’année dernière au concours des ignames » dit-elle avec fierté.
Cette année encore, l’événement promet bien des surprises. Les premières pesées débuteront mardi 2 juillet avec les fruits et légumes, mercredi ce sera au tour des bananes et des taros, et enfin, jeudi, celui des « ufi », les ignames.