38% de jeunes illettrés recensés en Polynésie en 2013

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Publié le 02/12/2014 à 9:23 - Mise à jour le 02/12/2014 à 9:23

La ministre de l’Education, Nicole Sanquer-Fareata, a reçu ce mercredi matin, le colonel Jean-Pierre Duplany adjoint au directeur général du Service national, en mission en Polynésie française. Cette visite s’inscrit dans la dynamique partenariale impulsée par la ministre en matière de lutte contre l’illettrisme et le décrochage scolaire.
 
Le 26 novembre dernier, la ministre a d’ailleurs signé un protocole en ce sens avec le Vice-recteur, Pascal Charvet et le directeur du Service national, l’administrateur général François Le Puloc’h.
 
Ce protocole porte sur la mise en œuvre, en Polynésie française, de la démarche d’insertion proposée aux jeunes détectés en grande difficulté lors de la Journée défense et citoyenneté (JDC). Une loi du 28 octobre 1997 modifiée, portant réforme du service national prévoit l’organisation de tests d’évaluation des apprentissages fondamentaux de la langue française lors de la journée défense et citoyenneté, en d’autre termes : des tests d’illettrisme.
 
Ces tests d’illettrisme, permettent notamment de repérer les jeunes en grande difficulté de maîtrise de la langue française et de leur proposer un accompagnement personnalisé en vue de leur insertion sociale et professionnelle.
 
Compte tenu du statut particulier de la Polynésie française dans les domaines de l’éducation, de la formation et de l’insertion, le protocole décrit les procédures spécifiques à appliquer par le personnel du centre du service national de Polynésie française et le personnel des structures de l’enseignement, de l’orientation et de l’insertion de Polynésie française.
 
Ce protocole permet dorénavant de proposer aux jeunes repérés en situation d’illettrisme un entretien avec un conseiller d’orientation psychologue au centre d’information et d’orientation (CIO) situé à Pirae. A partir de cet entretien, les jeunes peuvent bénéficier d’une remise à niveau scolaire au centre de formation de la Direction générale de l’éducation et des enseignements (DGEE) tous les mercredis durant cinq semaines. A l’issue de cette remise à niveau scolaire, en concertation avec les partenaires comme le Régiment du service militaire adapté en Polynésie française(RSMA-Pf), le Service de l’emploi, de la formation et de l’insertion professionnelle(SEFI), le Centre de formation professionnelle pour Adulte(CFPA), et les établissements scolaires, des reprises d’études sont envisagées et accompagnées.
 
L’illettrisme désigne la situation d’une personne qui a bénéficié d’apprentissages (qui est allé à l’école jusqu’à 16 ans, âge de la scolarité obligatoire) mais qui n’a pas acquis – ou qui a perdu – la maîtrise de la lecture et de l’écriture, en raison d’apprentissages trop fragiles. Dès lors, cette personne ne possède pas les compétences de base pour être autonome dans les situations simples de la vie courante et se trouve particulièrement exposée au risque d’exclusion sociale.
 
Chaque année, les données recueillies par la direction du Service national montrent la répartition en pourcentages des jeunes en situation d’illettrisme, lorsqu’ils se présentent à la journée défense de citoyenneté (JDC) :
 
– en 2011 : Mayotte 70%, Guyane 50%, Polynésie française 40,65%, Guadeloupe 34,4%, Martinique 30,5%, La Réunion 28,7%, National 10,4% ;
– en 2012 : Mayotte 74,9%, Guyane 48,4%, Polynésie française 38,19%, Guadeloupe 33,1%, Martinique 30,4%, La Réunion 27,6%, National 9,9% ;
 
En 2013, 38% des jeunes qui se sont présentés à la JDC ont été repérés en situation d’illettrisme, 52% d’entre eux avaient déjà décroché du système éducatif polynésien sans diplôme.
 

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