Premiers bulletins dans les urnes pour la primaire socialiste élargie, suspense maximal

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Publié le 20/01/2017 à 8:19 - Mise à jour le 20/01/2017 à 8:19

Un trio de tête se détache dans les intentions de vote. Nul ne sait qui seront les deux qualifiés pour le second tour, parmi l’ex Premier ministre Manuel Valls, qui s’est lancé en décembre après le renoncement de François Hollande, et deux représentants des « frondeurs » qui n’ont cessé de contester la politique menée depuis 2014, les anciens ministres Benoît Hamon et Arnaud Montebourg.
Vincent Peillon, qui s’était mis en retrait de la politique après avoir quitté le ministère de l’Education il y a près de trois ans, s’est lancé pour incarner lui aussi la gauche de gouvernement, mais il semble distancé.

Ils ont achevé au sprint leur campagne éclair vendredi avec de dernières rencontres avec les électeurs.
Manuel Valls a mis en garde contre les « mirages » et les « fausses promesses » de ses adversaires, visant principalement Benoît Hamon et son projet de revenu universel, lors d’un meeting parisien chahuté.

Benoît Hamon bénéficie d’une dynamique favorable dans les sondages. « J’ai le sentiment que notre heure est arrivée » a-t-il lancé aux électeurs venus l’écouter à Toulouse. « Ce que je vous propose, et je vous le dis simplement, c’est une option. Librement vous la prenez ou vous ne la prenez pas », a-t-il dit, tandis qu’à Marseille, Arnaud Montebourg appelait de nouveau à une « alliance » avec les deux principaux candidats de gauche ayant choisi de rester à l’écart de la primaire, Jean-Luc Mélenchon sur le flanc gauche du PS, et Emmanuel Macron au centre.

Deux hommes dont la popularité actuelle menace le vainqueur de la primaire qui sera désigné le 29 janvier, quel qu’il soit.
C’est pourquoi les organisateurs de la primaire espèrent qu’une mobilisation forte des électeurs pourra enfin fournir une dynamique porteuse au candidat de la « belle alliance populaire », et faire mentir les sondages en le portant au second tour de la présidentielle.
Le vainqueur devrait être l’un des quatre responsables socialistes en lice ou, plus improbable, la présidente du Parti radical de gauche Sylvia Pinel ou l’un des deux écologistes en compétition, François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias.
 
 
Le président du Comité national d’organisation de la primaire (CNOP), Christophe Borgel, table sur une participation « plancher » de 1,5 million d’électeurs.
Ce serait loin des 4,3 puis 4,4 millions d’électeurs des deux tours de la primaire de la droite en novembre, et des 2,7 puis 2,9 millions de votants de la primaire PS de 2011.

Thomas Clay, président de la Haute autorité, a noté dans Le Figaro de samedi que 16 000 Français de l’étranger s’étaient pré-inscrits. « C’est trois fois plus qu’en 2011. Les Français aiment les primaires, ils ont envie de voter », a-t-il assuré, optimiste.
Seul événement à l’agenda des candidats samedi, Benoît Hamon a été autorisé par la Haute Autorité des primaires citoyennes (HAPC) à tenir une cérémonie de voeux dans son fief de Trappes (Yvelines), mais avec l’interdiction stricte de répondre à la moindre sollicitation médiatique.

En raison du décalage horaire, les électeurs de Martinique, Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélémy, Guyane, Saint-Pierre-et-Miquelon et Polynésie française ont pu commencer à voter samedi.
« Je vote à gauche, je suis de gauche et il était normal que je vienne aujourd’hui, surtout qu’il y a de vrais candidats de gauche cette année », se réjouissait Jacky, 69 ans, venu voter à Grand-Gosier (Guadeloupe).
Le reste des territoires d’Outre-mer (Nouvelle-Calédonie, Réunion, Mayotte) voteront dimanche.
Au total, 7 530 bureaux de vote, soit moins qu’en 2011 (9 425) et moins que lors de la primaire de la droite (10 228) seront ouverts, et il en coûtera un euro (100 Fcfp) pour glisser son bulletin dans l’urne.

Dimanche, les candidats iront voter chacun dans son fief : Arnaud Montebourg à Montret (Saône-et-Loire), Benoît Hamon à Trappes, Manuel Valls à Evry, Vincent Peillon dans le 5e arrondissement de Paris, Sylvia Pinel à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne), François de Rugy à Nantes et Jean-Luc Bennahmias à Marseille.
 

AFP

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