Polynésie : la revanche de Macron

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Publié le 06/05/2017 à 6:00 - Mise à jour le 06/05/2017 à 6:00

Le soutien du Tapura déterminant. Soutien de Fillon, le Tapura avait gagné au premier tour son pari contre le Tahoera’a rangé derrière Marine Le Pen. Mais voyant son protégé éliminé au niveau national, le parti de Fritch a dû se choisir un nouveau candidat pour le second tour. « Jamais Marine Le Pen » avait alors déclaré entre les deux tours Edouard Fritch, évoquant lui aussi le barrage au Front National. Le parti du président a donc fait campagne pour Macron. Une aubaine pour les représentants du parti En Marche !, peu connus du grand public et n’ayant pas de grosse structure. Le résultat est là, le nouveau Président de la République gagne largement aussi au fenua. Une victoire que le Tapura va sans doute savourer dans son duel avec l’autre parti autonomiste, celui de Gaston Flosse. Près de 43 points de mieux, c’est un beau score. Le Tapura peut légitimement espérer être le premier parti de Polynésie dans les prochains scrutins locaux.
 
Le Tahoera’a bien vivant. Même si Gaston Flosse perd son match face à son ennemi Edouard Fritch, le Tahoera’a n’est pas moribond. Avec l’avènement de ces deux mastodontes autonomistes, les prochaines législatives et surtout, dans un an, les territoriales, vont être âprement disputées par les rouges et les orange. Car, malgré un président inéligible, malgré un groupe à l’assemblée siphonné par la nouvelle majorité Tapura et malgré un soutien polémique au Front national, le Tahoera’a peut compter sur une base électorale solide. Marine Le Pen progresse de dix points par rapport au premier tour alors qu’aucun nouveau soutien local supplémentaire n’était venu s’allier à la présidente du FN entre les deux tours. Evidemment, le Tahoera’a devra se défaire de l’image laissée par ce soutien à Marine Le Pen (à l’encontre de toutes les origines gaullistes revendiquées par Gaston Flosse), mais ce n’est pas le genre de défi idéologique qui fait peur au leader du Tahoera’a.
 
Le mystère Tavini. Agissant – comme souvent – à contre-courant des autres formations, le Tavini d’Oscar Temaru aura du mal à analyser sa force électorale dans ce scrutin. Après avoir prôné l’abstention, les indépendantistes pouvaient se dire satisfaits du premier tour, montrant une baisse du nombre de votants de plus de dix points par rapport à 2012. La tendance s’est infléchie au second, avec huit points de plus de participation (près de 47%). Mais avec deux grosses cylindrées autonomistes qui vivent dans le conflit fratricide, le Tavini pourrait avoir un précieux rôle d’arbitre à jouer dans les prochaines territoriales.
 

Bertrand Parent

 
 
 

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