Tematai Le Gayic, 21 ans, diplômé de deux licences en Histoire et Science Politique et actuellement en master à l’École des hautes études en sciences sociales, a officiellement été présenté comme la relève du Tavini Huira’atira. Candidat dans la première circonscription aux prochaines législatives, il est issu d’une famille déjà engagée en politique, et il souhaite faire bouger les lignes : « La majorité des personnes qui vont voter sont des personnes qui sont plus âgées, mais c’est parce qu’on ne fait plus confiance en la jeunesse, et j’espère que ma candidature va donner envie à cette jeunesse de se lever pour ces élections législatives, et peut-être pour d’autres élections ».
Encore inconnu du grand public, ce jeune Polynésien va mettre entre parenthèse ses études pour battre campagne. Lui qui sera opposé à l’ancienne ministre Nicole Bouteau et la compagne de Gaston Flosse, Pascale Haiti, basera en partie son programme sur les dossiers portés par son collègue et député Moetai Brotherson : « Le sujet qui était le plus important l’année dernière, c’était le nucléaire. C’est un débat que nous allons continuer à avoir lors des cinq prochaines années, et évidemment, le colloque sur le cannabis a été aussi un des thèmes que nous voulons aborder ».
Le pensionnaire du Palais Bourbon qui a œuvré durant ces cinq dernières années à faire entendre la voix indépendantiste au parlement, ne cache pas son enthousiasme. Quitte à égratigner ses anciens partenaires aux précédentes législatives : « Je suis super content de les avoir à mes côtés. Là, on a trois personnes qui travaillent ensemble, qui réfléchissent ensemble, qui ont les mêmes valeurs, et qui veulent les porter de la même façon. C’est peut-être ça le changement par rapport à l’élection précédente » indique Moetai Brotherson.
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Oscar Temaru, le président du Tavini a également évoqué par une formule bien à lui son sentiment sur les futures élections présidentielles : « Comme on dit, chat échaudé craint l’eau ».
Ainsi, le Tavini ne devrait soutenir aucune candidature, même si cette décision doit encore être entérinée par le « mini-congrès » qui sera organisé ce samedi matin. Reste à savoir si le parti indépendantiste adoptera la même stratégie qu’en 2017 en annonçant un boycott des présidentielles. Une tactique qui, selon les spécialistes, lui avait porté préjudice lors des législatives puisque le parti indépendantiste s’était classé troisième avec 21% des suffrages exprimés.