Le collectif Ma’ori Ora aux côtés de leurs cousins ma’ori

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Depuis plusieurs semaines, des milliers de Ma’ori manifestent dans plusieurs villes néo-zélandaises pour protester contre la politique conservatrice du nouveau gouvernement. Ce dernier menacerait le fameux traité de Waitangi qui protège les droits des peuples autochtones. En Polynésie, un nouveau collectif, Ma’ori Ora, souhaite apporter son soutien et défendre des droits inaliénables de leurs cousins de Aotearoa.

Publié le 29/01/2024 à 18:00 - Mise à jour le 30/01/2024 à 9:40

Depuis plusieurs semaines, des milliers de Ma’ori manifestent dans plusieurs villes néo-zélandaises pour protester contre la politique conservatrice du nouveau gouvernement. Ce dernier menacerait le fameux traité de Waitangi qui protège les droits des peuples autochtones. En Polynésie, un nouveau collectif, Ma’ori Ora, souhaite apporter son soutien et défendre des droits inaliénables de leurs cousins de Aotearoa.


La résistance Ma’ori fait écho jusqu’en Polynésie. Le collectif Ma’ori ora composé d’une dizaine de personnes souhaite apporter son soutien à ses cousins de Aotearoa. Ces derniers manifestent et dénoncent depuis deux mois les orientations politiques conservatrices menaçant les droits des peuples autochtones qui ne représentent que 17% de la population néo-zélandaise. « C’est une initiative familiale au départ parce que nous avons des origines maori, nous avons des ancêtres qui ont été rois à Aotearoa, qui se sont battus, qui se sont levés pour défendre et préserver les droits des Maori, explique Heia Parau, membre du collectif Ma’ori Ora. C’est ce qui leur a permis d’avoir ces droits aujourd’hui, aussi bien en Nouvelle-Zélande qu’ici en Polynésie. Et donc c’était un devoir pour nous de se lever et de manifester notre soutien. »

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Selon les dirigeants du parti maori néozélandais, Le nouveau gouvernement souhaite prendre certaines mesures telles que l’anglicisation de certaines régions ou de fermer l’autorité sanitaire maori, Te Aka Whai Ora. Des déclarations démenties par le chef du gouvernement. « Même si Christopher Luxon a annoncé la semaine dernière qu’il ne touchera pas au traité de Waitangi, il s’est engagé devant les grandes familles maori. Mais comme on me l’a dit, on peut très bien ne pas toucher à un traité. On peut cependant proposer des articles qui vont venir l’améliorer et au final proposer des amendements qui vont certifier qu’on supprime ceci, on supprime le reo maori, on supprime cela etc. »

Créé il y a quelques jours, le collectif Ma’ori Ora souhaite mobiliser les Polynésiens pour qu’ils soutiennent leur cause : « On a mis en ligne une pétition où ce sera très simple à remplir (…) et ça reste anonyme. Personne ne saura que tu as signé cette pétition. Le samedi 3 février, une petite délégation de Maohi va se rendre à Aotearoa pour participer aux festivités de la signature de commémoration de la signature du traité de Waitangi. »

Le 12 décembre dernier, cette mobilisation a atteint son apogée lorsque Hana-Rawhiti Maipi-Clarke, plus jeune députée à intégrer la Chambre des représentants de Nouvelle-Zélande, dénonçait, par le biais d’un haka, l’intention de la nouvelle coalition menée par le premier ministre Christopher Luxon, de politique raciste en s’attaquant au traité de Waitangi de 1840. Un acte fondateur qui garantit l’égalité de traitement entre les Maoris et les colons britanniques d’alors.

« D’abord, je félicite l’initiative qui a été faite dans notre pays, et je félicite et remercie le peuple ma’ori d’avoir élu l’une des plus jeunes députés du monde. Parce que cette jeune députée qui a été élue il y a quelques semaines a 21 ans, et donc il n’y a pas que dans notre pays que l’on a confiance en la jeunesse, mais partout dans l’Océanie. Et enfin, oui, remettre en cause le traité de Waitangi, c’est remettre en cause l’équilibre qu’il y eu en Nouvelle-Zélande entre les ma’ori et les autres communautés qui sont arrivés après issus de la colonisation. Je pense que c’est une erreur de la part du premier ministre. Et en tout cas, s’il le faut, de manière institutionnelle, il faudrait apporter notre soutien au peuple ma’ori, pour ne pas que cet équilibre soit en défaveur du peuple ma’ori » a déclaré Tematai LeGayic, député de la Polynésie française :

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