« Il n’y a pas eu de mensonge d’Etat » sur le nucléaire en Polynésie, affirme la ministre de la Mémoire

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La ministre chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, Geneviève Darrieusseq, a réfuté jeudi à Paris les accusations de mensonges de la France, formulées par les associations anti-nucléaires, de nombreux élus, plusieurs historiens, et l’ouvrage Toxique.

Publié le 01/07/2021 à 9:05 - Mise à jour le 01/07/2021 à 10:22

La ministre chargée de la Mémoire et des Anciens combattants, Geneviève Darrieusseq, a réfuté jeudi à Paris les accusations de mensonges de la France, formulées par les associations anti-nucléaires, de nombreux élus, plusieurs historiens, et l’ouvrage Toxique.

« Il n’y a pas eu de mensonge d’Etat, il y a eu des interprétations, et cette après-midi il a pu être dit que ces interprétations n’étaient pas de bonnes interprétations, et je crois que c’est ça qu’il faut remettre à l’endroit : si on prend pour argent comptant des choses qui sont fausses, c’est effectivement difficile » a déclaré Geneviève Darrieussecq à la sortie du premier jour de la table ronde sur le nucléaire, à Paris.

Elle a exclu un pardon de la France, préalable nécessaire à toute discussion pour Moetai Brotherson.

A droite, Geneviève Darrieussecq, lors de la table ronde sur le nucléaire – Photo : Tiare-Nui Pahuiri

Le Président de la Polynésie française, Edouard Fritch, s’est cependant réjoui des avancées proposées par la ministre et le Président de la République, qui est venu participer à la table ronde en fin d’après-midi. « On a ressenti chez le Président de la République une vraie volonté de tourner cette page douloureuse pour nous tous avec les moyens qui doivent être mis en place demain, pour que les Polynésiens reconstruisent cette confiance que nous avons toujours eue avec la France, et c’est un signe fort qu’il a envoyé ce soir » a déclaré Edouard Fritch.

Cette première journée était consacrée à l’Histoire et à la mémoire autour du Centre d’Expérimentation du Pacifique. La principale demande des historiens est l’ouverture des archives liées au nucléaire.

« Il y a une clause particulière dans le code du patrimoine qui précise que tout ce qui a trait au nucléaire est incommunicable » a expliqué l’historien Renaud Meltz, qui pilote une équipe d’une quinzaine de chercheurs sur l’histoire des essais. « Mais cette loi nous est parfois opposée pour nous empêcher de voir des archives qui ont trait aux conséquences sanitaires, aux oppositions politiques, aux chocs éventuellement culturels qu’il peut y avoir entre les Polynésiens et les métropolitains qui arrivent au CEP ».

La table ronde se poursuivra vendredi à Paris – Photo : Tiare-Nui Pahuiri

« Le Président de la République a confirmé l’ouverture totale des archives à la Polynésie française mises à part naturellement, et c’est un travail qui doit être fait, les archives portant sur des informations proliférantes », c’est-à-dire les informations qui permettraient à d’autres pays d’obtenir l’arme nucléaire, a déclaré Edouard Fritch.

Demain, la table ronde doit se concentrer sur les conséquences sanitaires, environnementales, économiques et sociales des 193 essais nucléaires.

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