Dans la nuit du 21 mai 2021, des habitants de Puurai, à Faa’a, s’étaient réunis dans le quartier pour une bringue improvisée. Selon plusieurs témoins, vers 23 heures, le ton est monté entre l’une des participantes et son fils de 26 ans. L’homme aurait ensuite tenté de lui porter une gifle, qu’elle aurait évitée.
Mais en effectuant ce mouvement de recul, la mère aurait bousculé la victime de 51 ans qui serait venue pour s’interposer. Ivre, l’homme a perdu l’équilibre pour tomber de tout son long en arrière, avant que sa tête frappe lourdement le bitume. Pris en charge par les secours, il est décédé quelques heures plus tard au CHPF des suites d’un traumatisme crânien.
“On ne s’est pas disputé avec ma mère”, a martelé le prévenu, “je ne l’ai pas touchée. J’ai juste levé la main pour qu’elle s’arrête. Lui, il était loin de ma maman. Je ne comprends pas pourquoi il est tombé. Je ne l’ai pas touché. Je n’avais rien contre lui.” “Mon fils ne l’a pas touché. Il est tombé tout seul”, a de son côté asséné la maman.
Reste que plusieurs témoins de la scène ont évoqué une échauffourée. D’autres ont livré des versions floues. La mère et le fils étaient aussi moins catégoriques lors de leurs gardes à vue à la gendarmerie.
“Je suis agacée de les entendre essayer d’atténuer leurs responsabilités. C’est un peu affligeant pour les victimes”, a soufflé l’avocate des 3 grandes sœurs du défunt, venues, pour le procès, de Nouvelle-Calédonie où elles résident. “Des témoins disent très clairement qu’il y a eu une dispute extrêmement violente (…) Ils parlent même de 3 scènes”, a-t-elle ajouté.
“Ses déclarations dans le dossier étaient très claires. Mais devant le tribunal, il se rétracte. C’est un peu décevant”, a enchainé la procureure en rappelant au prévenu qu’il n’était pas accusé d’avoir volontairement donné la mort à la victime.
La représentante du parquet a néanmoins considéré que les faits étaient bel et bien constitués. Elle a par conséquent requis une peine de 4 ans de prison, dont 3 années avec sursis, contre le jeune homme.
En défense, son avocat a demandé sa relaxe. “Il n’y a pas du tout de certitude sur les faits. Le dossier ne permet pas de démontrer le lien de causalité entre la faute de mon client et les dommages causés à la victime. Le doute doit profiter au prévenu”, a-t-il argué.
Le tribunal a mis sa décision en délibéré à mardi prochain.