Violences contre un raerae : l’association « Cousins Cousines » dénonce un « acte lâche et scandaleux »

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Une vidéo diffusée ces jours-ci sur les réseaux sociaux montrant l’agression d’un raerae suscite l’indignation de nombreux internautes, mais aussi de l’association « Cousins Cousines de Tahiti » qui milite en faveur des droits des personnes LGBT. Bien que les circonstances de ces violences sont encore inconnues, son président espère qu’une plainte, à laquelle l’association compte s’associer, sera déposée pour que l’auteur de l’agression soit condamné. « C’est un acte barbare. Ça suffit », martèle Karel Luciani.

Publié le 09/05/2023 à 16:30 - Mise à jour le 10/05/2023 à 13:47

Une vidéo diffusée ces jours-ci sur les réseaux sociaux montrant l’agression d’un raerae suscite l’indignation de nombreux internautes, mais aussi de l’association « Cousins Cousines de Tahiti » qui milite en faveur des droits des personnes LGBT. Bien que les circonstances de ces violences sont encore inconnues, son président espère qu’une plainte, à laquelle l’association compte s’associer, sera déposée pour que l’auteur de l’agression soit condamné. « C’est un acte barbare. Ça suffit », martèle Karel Luciani.

Les images sont choquantes. Sur celles-ci, on voit un jeune homme attendre à la sortie de ce qui ressemble à un snack. Au moment où un client, raerae, quitte l’établissement, son agresseur lui décoche un violent coup de pied au visage. La victime parvient heureusement à encaisser le choc et à rester sur ses jambes.

Ces images ont rapidement fait le tour des réseaux sociaux jusqu’à atteindre le président de l’association « Cousins Cousines de Tahiti » qui s’en indigne. « Je ne connais pas encore le contexte mais, pour moi, c’est lâche et scandaleux. On est vraiment triste pour la victime et que des choses comme ça puissent arriver. On voit en plus qu’il y a préméditation car une personne est postée pour filmer », déplore auprès de TNTV Karel Luiciani.

L’association a identifié la victime mais n’est pas encore parvenue à la joindre. Elle souhaite que celle-ci se manifeste pour déposer plainte. « Cousins Cousines » entend également se porter partie civile pour donner plus de poids à l’action judiciaire. D’autant, qu’aujourd’hui, des référents LGBT sont censés être formés dans chacun des commissariat et gendarmerie sur le sol français.

« J’espère que ces fonctionnaires prendront en considération la plainte pour qu’il y ait une enquête et que cette personne soit punie pour ses actes », ajoute Karel Luciani.

Celui-ci estime que les personnes LGBT du Fenua sont encore trop souvent la cible de harcèlement et/ou de violences : « Tous les trans témoignent et disent : ‘moi aussi je suis victime d’actes de transphobie ou d’homophobie’. Il y a deux semaines, j’ai eu une personne transgenre de Punaauia qui souhaitait aussi porter plainte car elle est harcelée dans son quartier ».

« Poids de la religion » 

Pour Karel Luciani, « le poids de la religion » en Polynésie contribue à cette situation : « Il y a des dogmes. On est contre-nature et ce n’est pas bien. La plupart des trans finissent dans la rue car ils sont rejetés. Je gère des personnes qui ont été chassées de chez elles, des garçons et des filles. Le père peut être impliqué dans une paroisse et dire : ‘je ne veux pas une fille lesbienne chez moi. Tu prends tes affaires et à la rue’».  

Le président de « Cousins Cousines Tahiti » déplore également que les autorités du Pays soient encore frileuses sur ces questions de société. « Le Pacs – le Pacte Civil de Solidarité, NDLR- existe depuis 23 ans en métropole et il n’est toujours pas possible en Polynésie. Donc, il y a un peu d’homophobie de la part du gouvernement. Les mesures mises en place par le gouvernement français n’arrivent pas ici. Je suis obligé de faire l’activiste mais c’est un peu compliqué », souffle-t-il.

Et Karel Luciani de conclure : « J’ai vu les derniers messages d’Elisabeth Borne -la première ministre, NDLR- qui dit : ‘je suis l’alliée de la communauté LGBT et je vais défendre ses droits et lutter contre les discriminations’. J’espère que le nouveau gouvernement sera aussi un gouvernement engagé qui prendra des mesures pour aider cette communauté à ne plus subir de violences et de harcèlement ».

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