Un million d’amende et six mois de prison avec sursis pour le dentiste « philanthrope »

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Publié le 03/04/2017 à 13:35 - Mise à jour le 21/06/2019 à 12:21

Robin des bois de la molaire pour ses défenseurs, mais praticien borderline ayant volontairement escroqué  la CPS pour d’autres.  Le docteur Paul Koury, qui exerçait sur l’atoll de Rangiroa, est resté droit dans ses bottes lors de son procès.

Ce fantasque praticien de 69 ans est accusé d’avoir escroqué la CPS entre 2012 et 2015. Plusieurs centaines de feuilles de soins ont ainsi été facturées à la Caisse sauf qu’elles ne reflétaient pas les actes réellement réalisés.  Les dates de certains soins correspondaient aussi parfois à des périodes où le dentiste n’était pas physiquement présent à Rangiroa.
 
Mais pas de quoi perturber le praticien qui a une dent contre ses pairs et la Caisse qu’il accuse à son tour d’escroquerie au vu des tarifs pratiqués. Lui a expliqué qu’il ne faisait jamais payer le ticket modérateur à ses patients, parce que ceux-ci ont de faibles revenus. Et qu’il lui arrivait aussi d’antidater les feuilles de soins mais uniquement pour les adresser en une fois à la CPS, après la fin de la totalité des actes médicaux. Bref qu’il agissait comme un philanthrope au service de la population de l’atoll.

Pour Me Quinquis, son client à un côté Robin des Bois. « On connaît monsieur Koury, au delà de sa gouaille, c’est quelqu’un qui a véritablement bon cœur et, qui manifestement a eu à cœur de faire payer le moins possible, les Paumotu dont il avait la charge. »
Pour l’avocate de la CPS, qui a réclamé 4 millions de francs de dommages et intérêts, la vision du dossier est bien différente.

Selon Me Toudji  « Quand le docteur Koury dit qu’en réalité il ne cotait que deux actes, mais que c’était par souci d’économie vis à vis de la CPS, cela ne correspond aucunement à la réalité, puisque les deux actes qu’il facturait étaient des actes qui étaient facturés de manière importante. Plus importante que le simple soin d’une carie par exemple. »

A l’origine de cette enquête, la plainte d’un patient qui se plaignait de la qualité des soins prodigués par le docteur. Des faits pour lesquels il n’était pas poursuivi mais qui sont apparus en toile de fonds du procès. « On a quand même dans le dossier, une dizaine de patients qui ont été interrogés par l’officier de police et qui tous mettent en cause la qualité des soins qu’ils ont reçus. » précise Me Toudji .

Des accusations que balaie d’un revers de manche l’avocat de l’intéressé. Me Quinquis. « Vous avez une personne qui soutient cette thèse, et qui manifestement le fait avec une telle animosité, qu’une fois de plus, c’est la rancœur liée à la petitesse de la communauté de vie. »

Aujourd’hui, le dentiste, qui a coupé définitivement  les ponts avec la CPS,  dit ne plus exercer. Le tribunal a statué et l’a condamné à un million d’amende et six mois de prison avec sursis.
 
 

Rédaction Web avec  J.B Calvas.

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