La justice s’était intéressé au tavana après la perquisition du domicile de ce commerçant, impliqué (et condamné depuis) dans un trafic de stupéfiant.
Dans son coffre-fort, les enquêteurs avaient découvert une lettre signée du tavana de Tumaraa dans laquelle il s’engageait « à respecter -ses- promesses« . Ce qui avait suscité la curiosité des gendarmes.
Devant les magistrats, Cyril Tetuanui est resté évasif sur la teneur de ce courrier mais il a assuré que le 1,5 million qu’il avait perçu avait servi pour la campagne électorale de son épouse, Lana, pour payer notamment des « tamaraa » afin de « remercier les électeurs« . Sauf qu’en garde à vue il avait expliqué l’avoir utilisé à des « fins personnelles ».
Pour le parquet général, cet argent n’était autre qu’un « pot de vin » du commerçant destiné pour celui-ci à obtenir des avantages du maire : des stands au Heiva, le prêt gracieux de matériels de la commune ou encore la fourniture de pains à l’école communale.
Le magistrat a par conséquent requis la condamnation des deux hommes dont celle de Cyril Tetuanui à un an de prison ferme et deux années d’inéligibilité.
Des réquisitions « incompréhensibles, complètement déconnectées de la réalité du dossier« , pour l’avocat de l’élu, Me Laurent Pasquet Marinacce, pénaliste au barreau de Paris.
Le conseil a réclamé la relaxe de son client estimant que le délit n’était pas établi : « Il n’y a pas eu de privilèges. Et si une somme a été remise (…) C’était pour le financement d’une campagne politique ».
Cyril Tetuanui comparaissait aussi dans le cadre d’un autre dossier. Il est ici suspecté d’avoir ordonné le paiement, par la commune, d’une série de factures injustifiées dans le cadre de la construction de deux salles de sports à Raiatea.
Huit mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité ont été requis contre le lui par le représentant du parquet général.
Les jugements de ces deux affaires seront rendus dans plusieurs semaines. Il pourrait coûter à l’élu l’ensemble de ses mandats.