Le double assassinat de Tubuai aux assises

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Publié le 09/09/2015 à 16:07 - Mise à jour le 27/06/2019 à 10:54

Ce sont des faits d’une grande violence qui se sont déroulés il y a deux ans à Tubuai. C’est à l’issue d’un dîner familial que Raiarii décide de s’armer d’un couteau. Dans le salon, sa mère et sa sœur sont endormies. Il poignarde alors la première d’une dizaine de coups de couteau dont deux portés au niveau du cou. À sa soeur, il assène une vingtaine de coups dont un majeur à la gorge. Les victimes seront retrouvées le lendemain après que Raiarii ait été de lui-même se livrer à la gendarmerie. Ce jeudi,  il était dans le box des accusés. Une affaire délicate pour l’avocat de la partie civile.
« C’est un meurtrier qui fait partie de la famille. (…) Faut-il l’enfoncer ou non ? Ça revient au même puisqu’il s’agit d’une seule et même famille. C’est le père de famille qui est éprouvé, avec les autres frères et soeurs. La justice aura à appliquer la loi. Le conseil que je suis aura à défendre la partie civile, mais également à faire en sorte que la loi soit appliquée », explique Me Placide Boumba au micro de Tahiti Nui télévision. 

Fumeur de cannabis et buveur occasionnel d’alcool local, Raiarii est décrit comme un jeune homme calme et peu bavard. Au tribunal ce jeudi, des membres de sa famille et des amis sont venus témoigner. La tante de l’accusé pleure encore sa sœur et délivre son sentiment : « Si dans un foyer il manque la communication, s’il n’y a pas de dialogue… », dit-elle émue, cherchant une explication. Est-ce que les problèmes familiaux justifient un meurtre ? « Non », déclare la tante. « Ça fait mal. S’il y a des familles qui me regardent parler… ça fait mal ce qui s’est passé. » 

Raiarii s’est contenté d’expliquer son geste par le fait que sa mère se montrait trop sévère avec lui. Mais il parle également d’avoir voulu la délivrer du fardeau de la vie qu’elle portait sur ses épaules. Quant à sa sœur, s’il l’a tuée c’est par crainte qu’elle ne témoigne contre lui. « Vous aurez compris qu’il y a des questions qui se posent. Et une question essentielle : celle de  savoir si le crime qui a été commis a été prémédité. C’est-à-dire si l’accusé avait décidé de commettre ce crime-là ou s’il l’a commis au moment où les faits sont survenus. C’est naturellement une question essentielle qui va se poser dans les débats et qu’on va poser à mon client », déclare Me Miriam Toudji, avocate de Raiarii. 

Le procès se poursuit vendredi avec l’analyse psychiatrique du jeune homme. Les deux parties assurent que les experts psychiatres ont démontré que l’accusé « n’est pas fou ». Ils n’ont pas « conclu à ce que l’on appelle une abolition du discernement. (…) Néanmoins, la question se pose de savoir dans quel état se trouvait ce jeune homme au moment où il a commis ces faits qui sont je le rappelle, d’une grande violence et que rien ne pouvait laisser présager puisque c’est un jeune homme que tout le monde décrit comme gentil et calme », détaille Me Miriam Toudji. 

Rédaction Web (Interviews : Sophie Guébel / Mata Ihorai)

Me Placide Boumba, avocat de la partie civile

Me Miriam Toudji, avocate de la Défense

Taunihau Petronia Tahiata, tante de l’accusé

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