Deux ans de prison ferme pour le vol d’un poti marara

Publié le

Publié le 25/10/2017 à 15:16 - Mise à jour le 21/06/2019 à 12:18

L’accusé est très défavorablement connu des services de police. Il est l’un des auteurs de l’homicide d’un collégien de Taravao, en 2010, roué de coups pour un téléphone portable. A l’époque, il était mineur et avait été condamné par le tribunal pour enfants à cinq ans de prison dont deux avec sursis pour vol avec violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Lors de son séjour en prison, il avait participé au viol d’un de ses co-détenus, et, pour couronner le tout, le lundi 16 octobre de cette année, il était convoqué par la gendarmerie pour violences avec arme.

L’embarcation de Franck Hitimaue avait été dérobée à la marina de Pueu puis retrouvée dimanche dernier sur le récif. Lors de sa garde à vue, le prévenu a indiqué être venu boire avec des amis à la marina. Ses amis partis, il est resté seul, puis s’est intéressé au bateau de Franck Hitimaue, voulant voir, « s’il y avait du poisson dedans. »

A bord, voyant que la clé était restée sur le contact, celle-ci étant bloquée dedans selon le propriétaire, il a décidé de faire une virée. Piètre navigateur, il s’est échoué sur le récif. C’est à ce moment que le prévenu a fait tomber son téléphone portable à l’eau… ce qui a permis aux gendarmes de le retrouver.

Ce jeudi, devant les juges, son récit est resté dans l’ensemble identique à ce qu’il avait déclaré aux gendarmes lors de sa garde à vue. A un petit détail près… Revenant sur l’échouage du bateau, il a déclaré à la barre, qu’arrivé à la passe pour sortir du lagon, « On s’est trompé de côté. » Un pluriel qui a fait tiquer le juge, lui demandant: « Vous étiez seul ou accompagné ? » « Seul, j’étais seul… »  a bafouillé le mis en cause. « C’était qui on ? » insiste le juge. « Non non, j’étais seul. », reprend l’accusé tête baissée, visiblement ennuyé.

Selon des témoins qui pêchaient aux environs de quatre heures du matin, l’embarcation aurait été aperçue avec à son bord trois silhouettes.
 
Le propriétaire du poti marara ne s’exprimant qu’en tahitien, c’est sa femme, qui a laissé libre court à sa colère, car le bateau était la seule source de revenus du couple et les dégâts sur celui-ci sont estimés à cinq millions Fcfp « Il faut qu’il travaille pour rembourser les dégâts », a-t-elle asséné.

De plus, le poti marara devait prendre la mer dimanche dernier pour Hawaiki Nui Va’a où il avait été loué pour 300 000 fcp pour toute la durée de la course. Le couple se retrouve donc sans aucun revenu et sans moyen pour vivre, avec deux personnes à  charge. Leur fille, dont le concubin est décédé dans un accident il y a deux ans, et son bébé. Le couple de pêcheurs a décidé de se porter partie civile pour obtenir des dommages et intérêts.

L’accusé a été condamné à deux ans de prison ferme et placé sous mandat de dépôt. A ses deux ans viennent s’ajouter 16 mois de prison ferme pour ne pas avoir respecté sa mise à l’épreuve lors de sa condamnation par le tribunal des enfants.
 

Rédaction web avec Sam Teinaore

Dernières news