« Violer sa propre fille, c’est la négation de tous les interdits. Les incestes, les viols sur mineur, ne sont pas une fatalité. Je vous demande de dire haut et fort que ces comportements sont inacceptables », avait tonné peu avant le magistrat en s’adressant aux jurés.
La peine de 12 ans a été jugée proportionnée par l’avocate de l’adolescente, une jeune fille de 14 ans au moment des faits et qui a donné naissance à un enfant après ces viols. « Elle n’a pas demandé une peine -un an, dix ans, vingt ans- ce n’est pas ça… c’était la reconnaissance de culpabilité, qu’il soit incarcéré et qu’elle puisse tourner la page, se reconstruire. Le quantum oui, bien-sûr (..) Cela va être très difficile pour elle de se reconstruire. Et la psychologue nous l’a expliqué : au quotidien et toute sa vie, elle portera le poids de ce secret et ne pourra, à mon avis, pas éclairer dans des conditions satisfaisantes l’enfant sur ses origines » explique maître Temanava Bambridge-Babin.
Mais l’avocat regrette, comme il l’a dit dans sa plaidoirie, que la question de l’inceste ne fasse pas l’objet de campagnes de communication des pouvoirs publics auprès de la population : « L’inceste, que ce soit en Polynésie ou en métropole est aussi un problème de santé publique et il va falloir le régler autrement que devant une cour d’assises à huis clos ».
À l’issue du procès, le père a demandé pardon à sa fille. Une nouvelle audience se tiendra, cette fois pour déterminer le montant des dommages et intérêts qu’il devra verser à l’adolescente. Quant à son autorité parentale, elle lui a été définitivement retirée.