« Une entreprise, c’est le moteur économique » selon Frédéric Dock

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Malgré une deuxième année marquée par la crise, l'activité se relève doucement au troisième trimestre selon l'ISPF. Si le dernier confinement a touché plusieurs secteurs dont la restauration et la tourisme, la bonne tenue de l'activité globale a permis d'amortir le choc. Les perspectives pour 2022 semblent rassurantes pour le président du Medef Polynésie, Frédéric Dock, invité de notre journal télévisé.

Publié le 12/01/2022 à 11:05 - Mise à jour le 12/01/2022 à 15:57

Malgré une deuxième année marquée par la crise, l'activité se relève doucement au troisième trimestre selon l'ISPF. Si le dernier confinement a touché plusieurs secteurs dont la restauration et la tourisme, la bonne tenue de l'activité globale a permis d'amortir le choc. Les perspectives pour 2022 semblent rassurantes pour le président du Medef Polynésie, Frédéric Dock, invité de notre journal télévisé.

Les indicateurs s’améliorent et pourtant le confinement du mois d’août a été un coup dur pour les entreprises. Comment l’expliquer ?

« On a vécu une chute de l’activité historique en 2020. En 2021, au moment où on se parle, tous secteurs confondus, nous n’avons pas retrouvé l’activité de 2019 ».

Comment expliquer qu’on ait ces indicateurs qui s’améliorent ?

« Ils sont meilleurs qu’en 2020, c’est clair. Après, ça dépend des secteurs. On sait que les secteurs qui concernent le tourisme, l’hôtellerie et le transport aérien, n’ont pas retrouvé le niveau des années précédentes. Pour certains, on est à 50%. Par contre, les secteurs de consommation courantes s’en sortent un peu mieux. Mais globalement, effectivement, les prévisions du gouvernement prévoient de retrouver en 2022 un niveau proche de ce qu’on avait en 2019. Maintenant, ça dépendra de plusieurs facteurs. Il y a évidemment les facteurs qui dépendent de la Polynésie, mais surtout les facteurs qui dépendent du reste du monde, à savoir la situation sanitaire et tout ce qui va venir impacter les charges des entreprises, qu’elles soient mondiales ou locales ».

« Sans moral, sans confiance des chefs d’entreprises, rien ne peut fonctionner« 

Frédérick Dock, président du Medef Polynésie

Est-ce que les entreprises retrouvent le moral ?

« Sans moral, sans confiance des chefs d’entreprises, rien ne peut fonctionner. Il faut rappeler qu’une entreprise, c’est le moteur économique. L’entreprise, c’est majoritairement le meilleur moyen de créer de l’emploi, que ce soit ici ou ailleurs. Il faut absolument redonner confiance aux entreprises et la confiance, c’est aussi la reconnaissance. Il faut rappeler que sans entreprise, le monde de fonctionne pas. Il faut compter sur l’entreprise qui va être le moteur économique du pays, de la Polynésie en l’occurrence […] pour permettre de générer derrière de l’investissement, et sans investissement, il n’y aura pas de développement économique ou social ».

La Polynésie commence l’année 2022 avec le variant Omicron. C’est inquiétant ?

« Ce qu’on espère, c’est que les contraintes qui sont en train de se mettre en place, dont le pass, vont nous permettre de retrouver en compensation un certain nombre de libertés complémentaires. Je pense à la restauration. Aujourd’hui, si on vient nous demander de mettre en place le pass vaccinal, il va falloir qu’on retrouve forcément une certaine marge de manœuvre ».

« Le pass vaccinal, c’est aussi le transfert de la responsabilité de l’Etat vers le chef d’entreprise« 

Frédérick Dock, président du Medef Polynésie

Vous avez justement eu une réunion avec le Pays et l’Etat à ce sujet, qu’en est-il ressorti ? Que pensez-vous de ce pass vaccinal qui, pour le Pays et l’Etat, pourrait arrêter les confinements et les couvre-feu ?

« Le pass vaccinal, c’est quand même une charge complémentaire pour les entreprises. C’est aussi le transfert de la responsabilité de l’Etat vers le chef d’entreprise puisqu’il sera responsable du contrôle et donc du fait que les gens soient vaccinés. C’est quand même quelque chose qui est difficile à accepter. C’est une contrainte, on ne pourra pas y échapper, mais encore une fois, il faut que ça se fasse en compensation d’autres libertés. Les protocoles sanitaires au sein des établissements, il faut qu’ils puissent être allégés. Je prends l’exemple des restaurants, il faut pouvoir consommer debout, tout simplement. Et puis retrouver quelque chose qui puisse ressembler à une vie normale ».

Lire aussi : L’activité économique se relève en 2021

Une TVA sociale sera mise en place début avril pour combler le déficit de la CPS. Comment appréhendez-vous cette contribution de solidarité ?

« C’est une charge, mais on sait pourquoi. Il faut assurer la survie de notre système de protection sociale générale. C’est une charge, il y en a d’autres. L’augmentation des masses salariales, avec le SMIG, on a l’effet de l’inflation sur les matières premières, sur les transports. Le fret aujourd’hui, c’est 5 à 8 fois plus que ce que c’était avant en terme de coût. Les énergies, depuis le 1er janvier, c’est quasiment 8% de plus. Tout ça, ce sont des charges complémentaires. Pour revenir à la réforme fiscale, il y a aussi de belles innovations qui sont prévues pour favoriser l’investissement ».

Quelles sont donc les perspectives pour les entreprises en 2022 ?

« Si la situation sanitaire ne nous contraint pas à nous arrêter en plein vol, […] c’est de tout faire pour favoriser l’investissement. Et c’est vrai que dans les nouveaux dispositifs auxquels on a contribué, il y a les outils pour assurer une forme de relance économique. Maintenant, ce qu’il faut, c’est que les chefs d’entreprises en prennent conscience, maitrisent ces dispositifs. Et puis surtout la confiance. Et la confiance, c’est la reconnaissance. Soutenons nos chefs d’entreprises, rappelons à quel point ils sont essentiels. Traitons-les comme ce qu’ils sont, c’est-à-dire les moteurs de l’économie ».

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