Nouveaux vols de vanille à Tahaa

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À Tahaa, les vols de vanille sont monnaie courante, et la tendance ne semble pas s'inverser. Plusieurs vaniliculteurs ont encore été victimes de larcins ce mois-ci, perdant au passage plusieurs centaines de milliers de Fcfp. La colère couve chez les producteurs, qui ont déposé de nouvelles plaintes auprès de la gendarmerie.

Publié le 27/05/2023 à 15:54 - Mise à jour le 27/05/2023 à 15:57

À Tahaa, les vols de vanille sont monnaie courante, et la tendance ne semble pas s'inverser. Plusieurs vaniliculteurs ont encore été victimes de larcins ce mois-ci, perdant au passage plusieurs centaines de milliers de Fcfp. La colère couve chez les producteurs, qui ont déposé de nouvelles plaintes auprès de la gendarmerie.

Vanilicultrice sur l’île de Tahaa, Tiare accuse le coup. Il y a quelques jours, un individu s’est introduit dans sa serre de vanille. Environ 8 kilos de gousses ont été dérobés. « Suite à une mini-tornade, mon tane est parti voir ses ruches, qui avaient été endommagées, raconte-t-elle. On s’est aperçu qu’il y avait une entaille dans la moustiquaire de la serre. La fente est suffisamment large pour laisser passer un petit gabarit » . Et la vanilicultrice de souffler : « Il y a de la colère sur le coup, mais c’est surtout de la déception. On se sent impuissants. On voit tous les gens se faire voler, et rien ne bouge » .

Ces larcins ne datent pas d’hier. Depuis le début du mois de mai, une dizaine de familles ont encore été victimes de vol. Le prix du kilo de vanille mûre, fixé entre 15 et 16 000 Fcfp aujourd’hui, reste la principale motivation des cambrioleurs, qui sont prêts à prendre des risques.

« C’est une catastrophe »

Tiare, vanilicultrice à Tahaa

« Ma maison est juste derrière et ça ne les arrête pas, poursuit Tiare. Il y a ma famille, mais ils viennent quand même, parfois en plein jour » . Alors, elle a investi dans « des alarmes, des caméras » et doit travailler dans un climat hostile. « On a des suspicions sur tout le monde. Sur les gens qui passent, ceux qui s’arrêtent devant la serre. C’est une catastrophe » .

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Pour d’autres encore épargnés comme Karine et son mari, la vigilance est de mise. Après 2 ans d’attente, ils viennent enfin de réaliser leur première récolte, 50 kilos de vanille. Ils ont investi et fait des travaux pour protéger leur serre. « On a clôturé le devant pour éviter que les voleurs ne viennent, plus nos chiens qui gardent la cour, montre-t-elle. On peut sortir vite pour voir ce qui se passe, parce qu’on habite juste çà côté et la serre est près de la route

Si les forces de l’ordre se mobilisent pour tenter de trouver les coupables, les vaniliculteurs demandent au nouveau gouvernement de se pencher rapidement sur ce problème qui gangrène le secteur, notamment via une révision de la loi de Pays sur la filière de la vanille. « On veut des arrêtés pour que les gens ne puissent pas acheter comme ils veulent, vendre comme ils veulent de la vanille qui n’est pas à eux » , conclut Tiare.

Plusieurs plaintes ont été enregistrées par la brigade de gendarmerie de Tahaa. Sur le marché, la vanille préparée se vend entre 60 et 100 000 Fcfp le kilo.

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