Les entreprises n’ont pas d’autre choix que de « rester optimistes »

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Invité sur notre journal jeudi soir, Christophe Plée, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), nous a fait part des inquiétudes de ses membres. S'il concède que la situation est "très compliquée", il indique aussi que les entreprises n'ont pas d'autre choix que de "rester optimistes" face à cette crise qui est partie pour durer.

Publié le 17/07/2020 à 10:37 - Mise à jour le 18/07/2020 à 16:45

Invité sur notre journal jeudi soir, Christophe Plée, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), nous a fait part des inquiétudes de ses membres. S'il concède que la situation est "très compliquée", il indique aussi que les entreprises n'ont pas d'autre choix que de "rester optimistes" face à cette crise qui est partie pour durer.

Concernant l’arrêté du gouvernement sur le port du masque dans les lieux fermés accueillant du public, qui passe d’une obligation à une recommandation. Qu’en pensez-vous ?
« Déjà, l’arrêté qui a été pris hier a été modifié puisque ça a été un peu la panique chez l’ensemble des chefs d’entreprise et notamment les restaurateurs. Il a été précisé. La CPME, ce matin, a fait ses préconisations pour l’ensemble des entreprises de tous les secteurs avec le port de masque pour l’ensemble des salariés, quel que soit le secteur d’activité. Après, effectivement, quand on reçoit du public, ce sera au chef d’entreprise de décider si les gens doivent porter le masque, s’ils respectent les gestes barrières, la distanciation, ça va être au cas par cas. »

Le ciel polynésien vient de rouvrir et les touristes font leur retour, c’est une bonne chose pour vos adhérents ?
« C’est une bonne chose pour les adhérents du tourisme qui étaient mal en point. On peut dire que les choses allaient empirer, donc effectivement, le choix qui a été fait aujourd’hui est un choix économique pour aller sauver le secteur touristique, sauver des emplois et sauver des entreprises. Et il y a évidemment en opposition toujours le choix sanitaire. Les Polynésiens ont très peur que des cas passent à travers et c’est vrai que le risque existe. Il faut le reconnaître : le risque existe, il n’est pas nul. Donc il va falloir à la fois maîtriser le risque sanitaire et la réception de voyageurs qui viennent de région extrêmement violentes en termes de coronavirus actuellement et notamment le marché nord américain. »

La visibilité reste limitée. Dans quel état d’esprit sont vos adhérents ? Comment voient-ils les mois à venir ?
« Sur le secteur touristique, c’est une bouffée d’apport d’activité, donc c’est une bonne chose. Et puis de l’autre côté il y a aussi ceux qui ont peur que des cas passent à travers les mailles du filet. Aujourd’hui la décision politique est extrêmement compliquée à prendre : faire le choix de l’économie ou faire le choix sanitaire. Aujourd’hui on a fait le choix économique alors qu’on a fait un choix sanitaire il y a trois mois à peine. Souvenez-vous, on avait fermé la Polynésie. On a contenu le coronavirus sur notre territoire et ça a porté ses fruits. Aujourd’hui on fait un choix qui est économique parce que des centaines et des milliers de personnes n’ont plus de quoi vivre. Ils n’ont plus de revenus et il faut aussi aller aider ces personnes là. »

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Des plans de soutien aux entreprises ont été mis en place par le Pays et l’Etat. Est-ce suffisant ou vous en attendez plus ?
« Pour l’instant, on va dire que l’Etat a répondu présent, ainsi que le Pays, dans une situation de crise qui durait quelques mois. Mais on sait aujourd’hui que cette crise va s’installer dans la durée. On voit que la Nouvelle-Zélande a fermé tous ses vols jusqu’au 24 octobre. Les Australiens parlent de fermer leurs frontières jusqu’en 2021. Il y a des gens qui font le choix du tout sanitaire et d’autres qui font le choix de l’économique. Aujourd’hui, ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’il n’y a pas de solution miracle. Il va falloir vivre avec, et il y a une chose qui est sûre, c’est que les Polynésiens resteront très attentifs au sanitaire. Il n’y aura pas de concessions sur le sanitaire de la part des chefs d’entreprise et de leurs salariés. Donc l’économique s’arrêtera au moment où le sanitaire reprendra. Il faut éviter les plans sociaux, c’est pour cela qu’on a fait le choix économique. Mais en même temps il faut maîtriser le sanitaire. Donc il va falloir naviguer à vue sur les prochains mois qui vont arriver. En tout cas, nous avons dit à nos adhérents : il faut se protéger. Il faut porter le masque, c’est la règle que nous préconisons pour les salariés de toutes les entreprises, parce que le risque n’est pas nul avec l’arrivée de 400 touristes par jour. On l’a vu il y a eu des cas qui sont passés à travers les mailles du filet quand il y avait les vols de continuité. Imaginez-vous bien que s’il y a des vols tous les jours, il y a un risque. Maintenant il faut le maîtriser et puis arriver à contenir ce risque. »

Il faut rester optimiste ?
« De toute façon on n’a pas le choix. Il va falloir rester optimiste, avancer avec les entreprises jusqu’à une reprise économique qui s’annonce bien lointaine. On le voit, le coronavirus explose dans le monde entier. On voit le cas de l’Inde, on voit le cas de l’Amérique du Sud, des Etats-Unis. C’est parti pour durer. Ça va être compliqué jusqu’à la fin de l’année, et peut-être même en 2021. Pour nos compagnies aériennes aussi ça va être très compliqué, on va devoir les soutenir. Vous savez, ce n’est pas ou tout l’un ou tout l’autre. Ceux qui disent il faut tout fermer, c’est très bien, mais comment on fait pour vivre pour certaines familles ? Et puis de l’autre côté, il ne faut pas non plus tout rouvrir parce que s’il faut faire rentrer le coronavirus, on aura fait tous ces efforts pour rien. Donc aujourd’hui, la situation est très compliquée. »

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