Le Pays veut « regrouper les malades » du covid-19 en un même lieu

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Séance extraordinaire ce jeudi à l'assemblée de la Polynésie en raison de la crise du covid-19. Le président du Pays annonce que les mesures vont encore être durcies.

Publié le 26/03/2020 à 11:11 - Mise à jour le 26/03/2020 à 15:14

Séance extraordinaire ce jeudi à l'assemblée de la Polynésie en raison de la crise du covid-19. Le président du Pays annonce que les mesures vont encore être durcies.

Une séance présidée par Sylvana Puhetini, vice-présidente de l’institution, Gaston Tong Sang étant confiné à Bora Bora, comme tous les autres représentants des îles.

L’élu a réalisé une vidéo diffusée en début de séance

Crédit Assemblée de la Polynésie

29 représentants étaient physiquement présents. 6 membres du gouvernement ont pu se déplacer : Edouard Fritch, Teva Rohfritsch, Nicole Bouteau, Isabelle Sachet, Jacques Raynal et Tea Frogier.

L’hémicycle a été remanié pour respecter les mesures contre la propagation du covid-19. Entre chaque élu, un siège vide.

Le président du Pays Edouard Fritch est revenu sur les propos tenus à l’égard de la députée Maina Sage, premier cas confirmé de covid-19 en Polynésie : La panique « a conduit des Polynésiens à juger et à condamner leurs frères et sœurs en proférant des méchancetés inouïes comme nous l’avons constaté lorsque notre députée Maina Sage fut déclarée positive. J’ai cru, un moment, que nous étions revenus au moyen âge. Je vous le dis, j’ai eu un sentiment de honte à l’égard de ces personnes polynésiennes qui ont livré leurs instincts les plus primaires. Je me suis dis que cette attitude n’est pas polynésienne, pas Maohi, car trop éloignée de nos valeurs chrétiennes, de nos valeurs de solidarité, de compassion envers le malheur des autres. »

A la demande de Moetai brotherson, les élus ont observé une minute de silence en hommage à Mamie Louise, décédée mercredi

Regrouper les malades

Le président Edouard Fritch souhaite regrouper tous les malades Polynésiens dans un même site. « Nous ne pouvons pas laisser les Polynésiens malades dans leurs familles (…) Nous isolerons tous les malades dans des bâtiments réservés uniquement à cela qui sont aujourd’hui occupés par des personnes en attente de retour dans les îles etc. « 

Il annonce un durcissement du confinement : « La prochaine dose à venir sera vraisemblablement (…) l’obligation que plus personne ne soit dans les rues à partir de 19 heures ou 20 heures le soir. »

Limiter la circulation entre la Presqu’île et le reste de Tahiti

Selon le président, il n’y a pas de cas confirmés de Hitia’a o te Ra jusqu’à Papara « sauf la ministre de l’Education qui réside à Papara ». Le président du Pays souhaite filtrer, « resserrer le filet » entre la Presqu’île et le reste.

« Les temps vont être durs dans les semaines à venir mais si nous ne passons pas par cette stratégie, on aura encore 3 mois, 4 mois… »

« Nous irons chercher nous même de quoi soigner nos populations »

Edouard Fritch

Un avion d’Air Tahiti Nui sera envoyé à Shanghai : « Nous manquons cruellement de matériel dans le cas où ça évolue (…) Je crains le pic vers la fin de la semaine prochaine (…) et nous devons être prêts. »

Une commande a été passée il y a 15 jours via la métropole. Mais le Pays a abandonné ce circuit trop lent : « Nous allons directement au producteur. Nous irons chercher nous même de quoi soigner nos populations Ça coûte un peu plus cher (…) mais on se bat pour avoir les meilleurs prix en Chine. »

 »Il n’y a pas de remède miracle a part le confinement’‘ rappelle Edouard Fritch en séance.

Certains élus s’inquiètent que l’Etat ne laisse la Polynésie de côté…

Tepuaraurii Teriitahi, représentante, chef de la majorité (du groupe Tapura Huira’atira à l’APF)

« Il y a différents courriers adressés par le président de la Polynésie à différents ministres : le Premier ministre ou la ministre des Outre-mer et même le Président de la République je crois. Ils sont restés sans réponse, sans même aucun accusé de réception. Alors j’ai parlé d’un « quasi silence assourdissant »… Bon, depuis peu, on a certains retours. Dans la nuit, la sénatrice Lana Tetuanui, Maina Sage, et les deux parlementaires de la majorité présents dans l’hémicycle, nous assurent qu’il y a des retours qui semblent être favorables à la Polynésie, mais nous ne les avons pas encore vus noir sur blanc. Nous leur faisons confiance. Nous faisons confiance à nos parlementaires pour rappeler à l’Etat que le bassin Pacifique existe et fait bien partie de la France »

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