Des prix qui augmentent et une situation économique qui se dégrade pour la majorité des ménages

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Depuis le début de la crise, le moral des ménages polynésiens peine à remonter. Pour nombre d'entre eux, leur situation financière est en berne. Finis les achats sans regarder à la dépense depuis 2020. C’est en somme ce qui ressort des trois études du CEROM, menées en février et août 2021 et en février de cette année.

Publié le 26/04/2022 à 11:00 - Mise à jour le 27/04/2022 à 16:50

Depuis le début de la crise, le moral des ménages polynésiens peine à remonter. Pour nombre d'entre eux, leur situation financière est en berne. Finis les achats sans regarder à la dépense depuis 2020. C’est en somme ce qui ressort des trois études du CEROM, menées en février et août 2021 et en février de cette année.

Le pessimisme de la majorité de la population ne faiblit pas depuis le début de la crise : 72% des ménages des îles du Vent estiment que la situation économique s’est dégradée au cours des six derniers mois en Polynésie française. Et pour les six mois à venir, la moitié estime que la situation va encore se détériorer. Seuls 18% de la population anticipent une amélioration de la situation.

Concernant le marché de l’emploi, 47% des ménages pensent qu’il va rester inchangé au cours des mois à venir. Le pessimisme est moins répandu qu’au cours de la précédente enquête : 30% anticipent une dégradation de la situation, contre 62% le semestre précédent.

Une hausse des prix à tous les niveaux

L’opinion sur les prix se dégrade fortement depuis août 2021 : 62% des ménages des îles du Vent pensent que les prix des biens (immobilier) et services courants ont fortement augmenté sur les six derniers mois. Cette perception est particulièrement marquée sur les postes de dépenses relatifs à l’immobilier (76% des ménages), l’alimentaire (73% des ménages) et les charges afférentes à l’automobile (essence, réparations, assurances, entretien : 44%).

Moins d’un ménage sur deux parvient à épargner

84% des ménages des îles du Vent indiquent réussir à faire face à leurs dépenses courantes, mais sans forcément pouvoir dégager des marges de manœuvre, car moins d’un ménage sur deux parvient à épargner. À l’autre bout du spectre, 16% des ménages des îles du Vent connaissent des difficultés financières et indiquent ne pas réussir à faire face à leurs charges. Parmi ceux-ci 9% de ménages rencontrent des difficultés à honorer leurs échéances bancaires.

Si les mesures de soutien public du pays ont permis de garder la situation financière des ménages stable la première année, force est donc de constater que la situation se dégrade peu à peu. D’août 2021 à février 2022, la proportion de ménages ayant des difficultés à boucler les fins de mois passe de 17% à 39%.

Depuis le début de la crise, la baisse d’achat des ménages est en continue. Les ménages prévoyant de réaliser moins d’achats importants (48%) sont significativement moins nombreux qu’il y a six (55%) ou douze mois (86%), mais surpassent encore ceux qui envisagent d’en réaliser davantage au cours du prochain semestre (10%).

19% des ménages affichent leur intention d’acquérir un véhicule et 10% anticipent un investissement immobilier dans les six mois à venir. Dans un contexte d’allègement des restrictions sanitaires, d’annonces promotionnelles et de renforcement de l’offre dans le secteur des transports, 19% des ménages envisagent d’augmenter leurs dépenses touristiques (voyages dans les îles ou à l’étranger) dans les six prochains mois, et 44% en prévoient autant qu’avant. Pour ce qui est de l’équipement du foyer (mobilier, électroménager, etc.), les intentions d’achats se redressent légèrement.

Plus de la moitié des ménages consomment les légumes qu’ils ont eux-mêmes cultivés

60% des ménages consomment des fruits de leur jardin. Dans les îles du Vent, 72% des ménages pratiquent l’autoconsommation de produits alimentaires. 60% des ménages consomment les fruits de leur jardin. Plus de la moitié des ménages consomment les légumes qu’ils ont eux-mêmes cultivés. La pêche pour consommation personnelle est pratiquée chez 40% des ménages. Plus d’un quart des ménages cumule ces trois pratiques.

Cette autoconsommation est une bonne chose avec la situation mondiale qui se dégrade. L’autonomie alimentaire marque le pas.

Pour précision, la dernière étude du CEROM a été réalisée sous forme d’un questionnaire conduit par voie téléphonique du 14 février au 1er mars 2022, en français et/ou en tahitien. Elle a été menée auprès d’environ 900 ménages représentatifs des îles du Vent.

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