Après avoir détaillé les dépenses globales de l’Etat en Polynésie en début de semaine, le haut-commissaire a souhaité mettre en exergue, sur le terrain, certains des investissements réalisés. Avec ses 2,3 milliards francs générés annuellement, la pêche hauturière est une filière qui maintient le cap, grâce notamment à la défiscalisation.
« Nous sommes totalement impliqués dans la filière, de l’amont, avec la défiscalisation, puisque au cours des dernières années, la défiscalisation sur ces navires s’est élevée à environ 1,3 milliard de francs. Avec la défiscalisation locale, c’est une diminution du prix par 2. Ce qui permet de construire entre 3 et 5 bateaux par an », souligne Eric Spitz.
Pour Sébastien l’Azou, directeur d’un chantier naval, cette défiscalisation est vitale. Un navire construit en aluminium se négocie à 235 millions de francs pièce. Un tarif bien plus élevé que celui qui existait avant le boom des prix des matières premières.
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« Il était à environ 200 millions de francs. L’augmentation qu’on a constatée sur les matières premières varie entre 20 et 30 %. Peut-être même 40 % pour certains produits », constate Sébastien l’Azou.
Ces navires de nouvelle génération, 100 % polynésiens, répondent aux exigences d’une pêche responsable. La filière au fenua est d’ailleurs, aux yeux du représentant de l’Etat, un exemple à répliquer hors de nos frontières. Et ce, alors que la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan se déroulera le 9 juin prochain à Nice.

« On va montrer au reste du monde qu’on a aussi des solutions dans le domaine de la protection. La protection classique avec l’armée, mais aussi la protection par les Polynésiens avec le rahui. Mais aussi dans l’exploration des grands fonds marins, dans les énergies de demain, la nourriture de demain et peut être aussi les produits cosmétiques. Dans tous ces domaines, nous allons faire des propositions et montrer que la Polynésie a, peut-être, des solutions à offrir au reste du monde », explique le haut-commissaire.
Pour que la ressource halieutique soit gérée au mieux, les services de l’Etat ont également présenté leurs moyens de surveillance maritimes et aériens. Aliaca, le drone qui équipe les nouveaux patrouilleurs Outre-mer de la Marine nationale, incarne à lui seul ce que la technologie peut apporter à la surveillance de la zone économique exclusive.
« Il fait 2,8 mètres d’envergure pour 18 kilos. Ce système permet d’être catapulté depuis le bord pour voler 3 heures et aller jusqu’à 50 km du bateau. C’est une capacité que l’on met en œuvre au profit de la Polynésie, au sein de la ZEE, mais aussi lors de missions plus lointaines. Le drone apporte une plus-value. Il pourrait être déployé sur d’autres porteurs déjà basés en Polynésie », explique le capitaine de corvette Philippe, le commandant du patrouilleur Teriieroo a Teriierooiterai.
Le coût de ces moyens de surveillance et de soutien à la filière de la pêche polynésienne est en partie intégré aux 222 milliards de francs injectés en 2024 sur le territoire.