Cela fait cinq ans que Wolfgang Brown s’est installé à Bruxelles pour vivre son rêve : devenir dessinateur de bande dessinée : « J’avais besoin d’apprendre la bande dessinée ailleurs qu’en France. Bruxelles, c’est très important pour moi, et c’est vraiment une source de motivation d’être dans une ville qui vit de la BD ». Si le jeune homme de 24 ans dessine par envie, il le fait aussi par besoin, lui qui est dyslexique.
Passionné, Wolfgang a créé sa bande dessinée « Perle acide » qui raconte l’histoire de l’attachement d’une mère à son enfant polynésien qu’elle a adopté, et de la violence du traumatisme qu’elle a subi lorsqu’on lui a retiré. Une bande dessinée magnifique de retenue avec le questionnement de l’auteur sur un heureux événement devenu un épisode amer, antérieur à sa propre naissance : « Ce que je ne voulais pas, c’est qu’on prenne ma mère pour le protagoniste, je ne voulais pas qu’on ait de la peine pour elle. Pour moi, tout le monde souffre. Une mère qui se sépare de son enfant, une mère qui est obligée de le récupérer, des Polynésiens policiers qui doivent faire une justice française alors qu’ils connaissent très bien la tradition polynésienne sur le fa’a’amu. Tout le monde souffre dans cette histoire ».
Pour l’artiste, le dessin est une thérapie, un catalyseur de frustrations. Mettre ses pensées sur papier est pour lui la plus belle des libertés. En dernière année en école d’art, le jeune tahitien a pour sujet de mémoire le tatouage polynésien comme outil narratif : « Ce n’est pas qu’une recherche d’identité ou une question d’esthétique, le tatouage va au-delà. C’est une identité personnelle. Ce que je trouve fascinant avec le tatouage, c’est qu’il est à la fois intime, parce que c’est ton vécu, ton histoire, et à la fois, il est public car ça se voit. Un tatouage ne passe pas inaperçu. Et j’aime bien jouer sur ça ».
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Wolfgang explique être constamment en quête d’apprentissage et de perfectionnement. Prochainement, il présentera sa BD devant un jury dans l’espoir d’être édité.