Il a grandi entre les tiki et les sculptures sur bois créés par ses parents. Warren perpétue aujourd’hui les gestes transmis de génération en génération par ses ainés. Originaire de Hiva Oa, il ponce ses premiers pics à cheveux, sculptés dans le bois de santal, dès l’âge de 10 ans. Sa vocation est née.
« Tenir un bout de papier de verre et un bout de bois, et faire juste ce geste pendant un long moment, c’est fiu. Quand tu es petit, tu penses à aller jouer, à autre chose. Mais c’est comme ça que mon père m’a formé et m’a transmis l’art de la sculpture marquisienne, en commençant par la persévérance et la patience », se souvient-il.
Touche-à-tout, Warren peaufine sa pratique au fil des années. Il se familiarise avec la sculpture et la gravure sur différents matériaux : os, nacre, abalone et le bois, son support favori : du santal et du bois de fer.
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« Ce lien avec le bois de fer a commencé lors de visites dans des musées de Tahiti, de Hawaï et de Nouvelle-Zélande. Je voyais que tous les objets des anciens étaient principalement travaillés dans du bois de fer. Quand je suis rentré chez moi aux Marquises, j’ai commencé à regarder tous les ‘tumu aito’ », ajoute Warren.
L’artiste de 24 ans a déjà participé à plusieurs Salons des Marquises en famille ainsi qu’avec l’association Matakite. Dans quelques jours, c’est seul qu’il présentera une cinquantaine de ses œuvres à l’occasion de sa première participation au Salon des jeunes créateurs qui se déroulera dans un grand hôtel de Faa’a. Un rendez-vous important pour confirmer sa place parmi la relève des artisans du Fenua.
« Concrètement, tu te retrouves livré à toi-même. Cela te permet de voir ce que tu as réellement retenu et ce que tu maîtrises vraiment », dit-il.
Mais l’enfant de Hiva Oa a d’autres échéances cette année. Le mois prochain, il regagnera son île pour préparer de nouvelles pièces destinées au Salon des Marquises qui se déroulera en juin. En fin d’année, il sera aussi présent au Matavaa à Nuku Hiva