Depuis trois ans, certains touristes choisissent ce moment pour venir célébrer leur union en Polynésie. Et certains veulent le faire après avoir marché sur le feu, comme nous l’explique Raymond Graffe, Tahua, spécialiste de la marche sur le feu ou Umu Ti. « Ils sont au courant des dates à laquelle se tient la cérémonie du Umu Ti, et ils veulent la découvrir véritablement et avoir ce certificat de mariage dans le feu. »
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Pour les Polynésiens, le Heiva, c’est un moment d’expression. Mais c’est aussi une compétition. Les groupes de danse qui décident d’y participer doivent se préparer plusieurs mois à l’avance. Tous les soirs, après le travail, danseurs, chorégraphes et musiciens se rassemblent pour répéter.
Bien souvent, cela se passe sur un parking, dans une zone industrielle ou sur le quai loin des habitations car il faut le dire, les groupes de danses doivent aussi parfois faire face aux humeurs des riverains, qui n’hésitent pas à se plaindre auprès des autorités à cause du bruit.
Une fois n’est pas coutume, les Tuamotu représentés par la troupe Tamarii Teavaroa, feront leurs premiers pas à Toata. Ils concourent dans la catégorie Hura Ava Tau (amateur) et s’entrainent tous les soirs dans la zone industrielle de Punaruu. Dans la ville de Papeete, le groupe professionnel Tahiti Ia Ruru Tu Noa est en pleine répétition à Fare Ute.
Mais cette année, seules quatre formations professionnelles s’affronteront à Toata car les meilleurs danseurs du moment ont choisi de partir à Dubaï. Créant en cela, une petite polémique. Certains les accusant de fragiliser quelque peu par leur absence, le Heiva.
Ce que confirme Matani Kainuku, président du jury du Heiva. « Je pense que cela a fragilisé au départ, car lorsque l’on est chef de groupe et que l’on prépare un Heiva, il ne faut pas rigoler avec l’effectif. Quand on compte sur des gens, on compte sur leur honnêteté du début jusqu’à la fin. »
Selon certains, Ils seraient une centaine à avoir répondu à l’invitation d’un saoudien pour des prestations à Dubuai. Des artistes de Tamariki Poerani majoritairement. Mais c’est aussi le cas de ces jeunes du groupe Tavai Ura de Huahine, même si leur chef de groupe est encore en négociation avec les organisateurs, concernant la logistique.
Pour Coco Hotahota, celui à qui l’édition du Heiva 2017 rendra hommage, « C’est une chance inouïe pour ces danseurs d’aller à la découverte d’autres pays. Mais, c’est le gouvernement qui devrait les encadrer. Leur dire ce qu’ils doivent dire, ce qu’ils doivent faire, et surtout ce qu’ils ne doivent pas faire, car ce sont des pays musulmans ».
Coco Hotahota, lui, ne sera pas sur scène cette année. Même si le Heiva 2017 est dédié à sa troupe. Pour le trouver, il faut se rendre à l’école primaire de Toata ou il peaufine son prochain spectacle. Un pot-pourri de ori tahiti d’une autre époque. « Il y a des mots anciens, une façon de danser, qui n’a rien à voir avec la danse pratiquée à Toata. C’est d’une simplicité, mais chic. » Le spectacle de Te Maeva se tiendra les 1er, 08, 15, 22 et 29 juillet au Marae Arahurahu.