Comme ses deux frères, Tommy Yeung est un passionné de musique. À l’âge de sept ans, il commence à jouer du violon et du saxophone. En 2020, il obtient son diplôme d’études musicales (médaille d’or) en violon au Conservatoire artistique de Polynésie française. Mais ce qu’il affectionne particulièrement, c’est le « erhu », un violon chinois à deux cordes. Un instrument traditionnel qu’il découvre il y a environ 7 ans : « Une troupe de musiciens de l’université de Hawaii est venue à Tahiti. Ils ont fait une démonstration de leurs instruments traditionnels chinois. Et c’est comme ça que j’ai écouté pour la première fois le erhu. Le son m’a marqué et j’ai voulu en faire ».
Avec le erhu, Tommy voyage et s’évade de son quotidien : « L’une des raisons pour lesquelles je suis tombé amoureux de cet instrument, c’est le son, il fait voyager. C’est un son très nostalgique, que j’aime. Cela va dans l’imaginaire, ça me transporte dans un autre monde. Cela me déconnecte du monde réel », confie le jeune homme de 20 ans.
Mais au fenua, difficile de trouver quelqu’un qui enseigne cet instrument, c’est donc à Shanghai que Tommy apprend les bases : « C’était dans le cadre d’un échange culturel entre mon lycée à Papeete et un lycée à Shanghai. J’ai eu 3 semaines et 3 heures pour apprendre le erhu, les bases, et j’ai continué ». De retour à Tahiti, il s’entraine tout seul : « Cela va faire 5 ans que j’en fais. Je suis un amateur. C’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup d’artistes de erhu à Tahiti. Je ne suis pas encore un professionnel, donc j’ai besoin d’apprendre encore des techniques ».
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Actuellement en 3ème année en Sciences politiques à Paris et souhaitant devenir avocat plus tard, Tommy effectue un semestre d’études à Taïwan. Il en profite pour se perfectionner dans la pratique de son instrument : « Je joue là-bas dans un orchestre traditionnel et je rencontre des professionnels qui s’occupent de rénover le erhu, de l’enseigner… La pratique collective est très importante, donc j’en ai besoin. Et j’ai aussi besoin de travailler, peut-être, sur la vélocité, et la justesse, surtout, dans les aigus ».
Car même si le erhu a des similitudes avec le violon que Tommy connait bien, il a tout de même des particularités qui rendent sa pratique délicate : « C’est difficile, c’est un instrument assez abstrait au niveau des notes, il n’y a pas de repère. Et les écarts sont encore plus grands que le violon. (…) J’ai la possibilité de jouer environ deux octaves et demi, ce qui est limité par rapport au violon, mais on peut faire tout de même faire beaucoup de sons ».