Tiare Trompette : « il faut penser collectivement à l’avenir du Heiva »

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Le Heiva i Tahiti 2025 approche. Pour Hei Tahiti plusieurs fois primée, l'heure est à la préparation des costumes. Leur cheffe de troupe Tiare Trompette, figure dans le milieu du 'ori Tahiti, était l'invitée de nos journaux.

Publié le 11/05/2025 à 13:12 - Mise à jour le 11/05/2025 à 15:06

Le Heiva i Tahiti 2025 approche. Pour Hei Tahiti plusieurs fois primée, l'heure est à la préparation des costumes. Leur cheffe de troupe Tiare Trompette, figure dans le milieu du 'ori Tahiti, était l'invitée de nos journaux.

Tahiti Nui Télévision : Quand on est un prodige, une icône comme ça, et qu’on a un parcours exceptionnel, on est rodé finalement. Est-ce qu’on y va tranquillement pour le Heiva 2025 ?
Tiare Trompette, cheffe de troupe de Hei Tahiti :
« Alors non, il faut toujours travailler, il faut toujours s’organiser et il faut surtout être bien entourée. »

TNTV : Alors le Heiva, c’est dans un peu plus de 50 jours maintenant. Comment avez-vous vécu finalement ces préparatifs successifs d’année en année ?
Tiare Trompette :
« Alors d’abord, on va dire que c’est une thématique qui a été retenue depuis 3 ans. C’est tout réfléchi. C’est surtout, on va dire, une collaboration avec beaucoup d’associations, comme Faafaite pour cette année, avec Hokulea. Ce qui nous importe surtout, c’est le fait d’actualité. C’est la préservation des océans, cette montée des eaux qui nous inquiète aujourd’hui parce qu’on est une île. Et puis derrière ça, c’est la préservation des fonds de nos océans, avec justement cette, on va dire, cette utilisation à outrance de cette pêche industrielle.« 

TNTV : D’où votre thème.
Tiare Trompette : « Exactement, parce qu’il nous faut valoir les savoirs et les savoir-faire de la navigation traditionnelle. Mais derrière, le message fort qui est de préserver et de protéger. »

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TNTV : Alors les Heiva se suivent d’année en année et les problématiques aussi. Malheureusement, on entend encore parler de problèmes de lieux de répétition, de difficultés d’approvisionnement pour les costumes. Que peut-on faire ?
Tiare Trompette :
« Alors, je pense qu’aujourd’hui, il est temps de se concerter entre communes. Il est temps de pouvoir réfléchir avec le Pays. Nous ne pouvons plus garder justement cette, on va dire, cette situation qui est incontournable aujourd’hui et insupportable. Et il est important de construire, on va dire, des conditions meilleures pour nos groupes de danse et de voir plus loin. C’est-à-dire, ce n’est pas qu’une simple salle de spectacle. C’est ce qu’on fait pendant les six mois avant sur la préparation du Heiva. »

TNTV : Le levier. C’est un levier politique ?
Tiare Trompette :
« C’est un levier politique, mais surtout une consultation collective. C’est une prise de conscience avec la population parce que nous sommes aussi face à, on va dire, les nuisances sonores. Nous ne pouvons plus utiliser l’orchestre. Nous sommes mis à mal sur les lieux de répétition. Et je pense qu’aujourd’hui, il faut que collectivement, nous pensons à notre avenir. »

TNTV : Alors certains l’ignorent peut-être. Vous avez un profil caméléon : danseuse, chorégraphe, institutrice, engagée politiquement, présidente d’association. Vous ne vous économisez pas. Quelle est la recette ?
Tiare Trompette :
« Je dirais qu’aujourd’hui, nous avons besoin de se diversifier et d’être très bien entourés, comme je le disais au début. C’est-à-dire qu’on ne peut pas tout faire toute seule. Et je suis contente aujourd’hui d’avoir un bureau d’association qui est très actif, des personnes qui œuvrent au quotidien dans l’association de Hei Tahiti. Mais au-delà de ça, ce sont des engagés au niveau des artistes. Et dans la manière dont ils s’y prennent, je pense que je ne peux qu’être honorée de leur présence aujourd’hui et de la manière dont ils s’investissent. »

TNTV : Et quand on a votre parcours, vos récompenses, de quoi rêve-t-on maintenant ?
Tiare Trompette :
« D’un meilleur pour notre peuple. Aujourd’hui, la population a besoin d’un meilleur. Et je suis prête aujourd’hui à pouvoir véhiculer un message fort au niveau du plan national et international. C’est-à-dire de pouvoir protéger notre pays face à la montée des eaux. De pouvoir leur dire aujourd’hui que le savoir-faire et le savoir de nos navigateurs aujourd’hui est important dans la transmission aux générations futures. »

TNTV : Peut-être un dernier mot sur une actualité qui vous concerne. Je parle des 60 ans de la ville de Pirae. C’est un peu votre ville quand même, Pirae.
Tiare Trompette : « Effectivement, j’œuvre énormément au niveau de la population de Pirae. Et pour moi, c’est important aujourd’hui de pouvoir être disponible pour la population et de pouvoir véhiculer, on va dire, un bien-être dans cette commune. Et c’est une fierté aujourd’hui de pouvoir vivre les 60 ans. »

TNTV : Et la mairie qui vous a sans doute aidée dans votre combat au niveau du Heiva ?
Tiare Trompette :
« Oui, surtout qu’aujourd’hui, j’ai l’opportunité de pouvoir répéter dans une salle dans les meilleures conditions possibles. Mais cette fois-ci, sans l’orchestre. Donc, on respecte un peu la décision du maire vis-à-vis de sa population. Mais encore une fois, il est important que l’orchestre soit uni avec les artistes. »

TNTV : Si vous aviez un message à faire passer ce soir, Tiens Trompette, ce serait quoi ?
Tiare Trompette : « De penser collectivement sur l’avenir du Heiva et notamment de la culture. Qu’allons-nous faire plus tard pour nos générations futures ? Et quel va être le message qui va être porté par nous-mêmes en fait ? Nous qui sommes acteurs au quotidien. »

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