Taputapuatea, Marquises : l’Unesco pour protéger les biens exceptionnels pour les générations futures

Publié le

La perspective du classement de plusieurs sites naturels et culturels des Marquises, au patrimoine de l’Unesco, se précise. Une idée qui a germé il y a 30 ans, mais qui entre à présent dans sa phase active : le dossier de candidature a été déposé il y a une quinzaine de jours. Mais quels en sont les enjeux véritables ? Et la population adhère-t-elle complètement au projet ?

Publié le 12/02/2023 à 12:00 - Mise à jour le 13/02/2023 à 10:38

La perspective du classement de plusieurs sites naturels et culturels des Marquises, au patrimoine de l’Unesco, se précise. Une idée qui a germé il y a 30 ans, mais qui entre à présent dans sa phase active : le dossier de candidature a été déposé il y a une quinzaine de jours. Mais quels en sont les enjeux véritables ? Et la population adhère-t-elle complètement au projet ?

Il est classé depuis le mois de juillet 2017. Le marae de Taputapuatea est le premier site polynésien reconnu par l’Unesco. Une nouvelle dimension pour ce site historique. Si au début une partie de la population avait des appréhensions, six ans plus tard, elles ont globalement disparu.

Jean Mere, médiateur du patrimoine, a constaté « une belle évolution de fréquentation de Taputapuatea. Donc on ne ne regrette rien du tout. Depuis 2017, on voit un engouement des personnes qui viennent à Taputapuatea. Taputapuatea est connu dans le monde entier aujourd’hui. On m’invite même à partir en France pour parler de Taputapuatea. C’est une très belle chose. Au sein de la population, au début ils ne comprenaient pas exactement qu’est-ce que l’Unesco, pourquoi l’Unesco. Parce que pour le Polynésien, l’Unesco c’était une façon de s’approprier des terres des Polynésiens. Mais depuis 2017 qu’on a été classés, on voit que l’Unesco n’est pas là pour s’approprier des biens. l’Unesco est là pour apporter son aide et surtout faire de la publicité mondiale. Il y a des cafés qui sortent de terre, beaucoup de choses. les gens commencent à créer des entreprises autour de ça. »

Aux Marquises, le processus de classement de l’archipel et ce qu’il va changer pour les habitants suscite des interrogations. Même si la population semble a priori plutôt convaincue des effets positifs générés. « Je pense que les gens qui refusent, on n’a qu’à les laisser de côté, estime une Marquisienne. Nous on comprend ça. (…) Ils font aller au bout de l’inscription à l’Unesco. je pense que les gens ne veulent pas comprendre »

« Ça permet de développer notre archipel et pouvoir vivre de notre culture dans différents métiers », estime un autre.

Sur son site Internet, l’Unesco explique : « Le patrimoine mondial est une appellation attribuée à des lieux ou des biens, situés à travers le monde, possédant une valeur universelle exceptionnelle. A ce titre, ils sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial afin d’être protégés pour que les générations futures puissent encore les apprécier à leur tour ».

« ce qui est exceptionnel, on va le léguer aux générations futures. En fait on pense aux enfants.« 

Edgar Tetahiotupa, coordinateur du processus

Des réunions d’informations à destination de la population sont régulièrement organisées pour répondre aux questions du public. Edgar Tetahiotupa est coordinateur du processus, responsable des relations entre la Codim et le Pays : « On entend des échos de gens qui ne sont pas contents mais je pense que pour la plupart ce sont des gens qui ne sont pas venus aux réunions. Nous avons fait plusieurs réunions, informé les gens. (…) L’Unesco va simplement donner un éclairage pour dire qu’aux Marquises il y a quelque chose d’exceptionnel qui n’existe qu’aux Marquises et qui a été préservé depuis les temps immémoriaux. Et ce qui est exceptionnel, on va le léguer aux générations futures. En fait on pense aux enfants. »

La candidature marquisienne, qui porte sur plusieurs îles mais aussi sur les patrimoines naturels et culturels rend le processus plus complexe. Une équipe d’experts scientifiques viendra au fenua en septembre prochain dans le cadre de ce dossier. Le comité du patrimoine mondial a désormais 18 mois pour examiner la demande.

Anatauarii Tamarii, archéologue et coordinateur du dossier Unesco Marquises pour la Direction de la culture et du patrimoine de la Polynésie française était l’invité du journal de TNTV, dimanche soir.


Dernières news