Le grand Charles Aznavour amène Montmartre à To’ata

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Publié le 14/10/2017 à 21:17 - Mise à jour le 14/10/2017 à 21:17

Il avait joué à guichets fermés à Nouméa… mais à Papeete, un tiers des sièges sont restés vides. Dommage pour un chanteur qui, selon une confidence d’un de ses musiciens « rêvait de ce concert à Tahiti depuis des années et en parlait souvent ». Mais qu’importe, ce même musicien retient « un public qui a la banane et qui chante avec nous »

Facile, quand Charles Aznavour choisit ses plus grands succès : « Mourir d’aimer », « Mes amis, mes amours, mes emmerdes », ou « Hier encore j’avais 20 ans »… et parle avec le public comme avec de vieux amis, pour revenir sur sa carrière… ou sur son âge ! 
« Je suis sûr que je suis le plus âgé ici, mais s’il y a quelqu’un de plus âgé que moi, il peut venir sur scène » demande-t-il en souriant. Personne ne se lèvera pour le rejoindre… « J’ai eu votre âge à tous, à un moment de ma vie et je vous le dis avec plaisir parce que je compte aller très loin » plaisante encore le chanteur.
 

Avec ses bretelles rouges, ce chantre de la nostalgie semble tout droit sorti de la France d’avant-guerre, lui dont les parents sont pourtant originaires d’Arménie et qui a souffert de l’Histoire terrible de ce pays. C’est d’ailleurs sur une chanson sur les émigrants qu’il ouvre son concert. Une Histoire qui l’a sans doute rendu plus fort, lui qui a l’une des plus belles carrières de la chanson française, avec un bagage de départ modeste : « J’ai eu juste mon certificat d’études, et encore, sans mention » s’amuse-t-il… mais c’est bien lui qui a écrit 90% des textes et 70% des mélodies qu’il interprète.
 

La ferveur du public culmine sur les derniers morceaux, « La Bohème » et son accordéon plaintif, puis « Emmenez-moi », reprise en choeur par tout To’ata. Après 1h45 de concert, Charles Aznavour quitte alors la scène discrètement avec ses sept musiciens, et malgré les applaudissements, il ne reviendra pas. Il n’est pas un homme de rappels.

Après le concert, le public chante encore, bras dessus bras dessous, « Emmenez-moi ». Une dame, comme envoûtée par son idole, chante « La Bohème » sans vouloir s’interrompre. Même Jean-Christophe Bouissou risque quelques notes au pied de la scène. Aznavour n’a pas fait le plein, mais il a fait rêver, plus de soixante-dix ans après le début de sa notoriété, au côté d’une certaine… Edith Piaf. 
 

Mike Leyral

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