Rien ne prédestinait ce fils de boucher des Ardennes à devenir l’un des plus grands aventuriers du XXe siècle. Et pourtant… Dans les années 60, Jean-Pierre Marquant travaille comme steward à Air France et s’initie aux voyages. En escale aux États-Unis, en Californie, il découvre la Vallée de la Mort et se lance un défi. Il sera bientôt le premier homme à traverser à pied les 170 km de ce désert. L’un des endroits de la planète les plus inhospitaliers, arides et chauds. Ce challenge en appellera rapidement d’autres. Et notamment aux Tuamotu, où les atolls deviennent son terrain de jeu favori : « C’est la vie originelle. On oublie tous les aléas de la vie, on oublie la guerre, on oublie toutes les saletés qui peuvent se passer dans le monde, on oublie les smartphones, et on revient aux choses naturelles… ».
Que ce soit en deltaplane dans les sommets polynésiens, en monoski entre Tahiti et Bora Bora, ou à 115 km/h à skateboard, Jean-Pierre prend toujours des risques calculés. Son objectif permanent : dépasser ses limites. « Il y a toujours une part d’impondérable, heureusement, parce que sinon il n’y aura pas d’aventure. Mais oui, j’ai toujours un peu calculé et à chaque fois qu’on m’a dit »tu vas mourir, je leur dis non non’. D’ailleurs, j’ai écrit quelques bouquins, dont ‘Vous avez dit impossible, j’y vais' » confie l’aventurier.
Et l’impossible, Jean-Pierre l’a aussi bravé à Rangiroa en 1981. Pendant 7 jours, il a contourné les 240 km de l’atoll en solitaire. Ce récit a inspiré le réalisateur Olivier Hermitant. Depuis 2015, il mène le projet d’un long-métrage : « On ne se rend pas compte de la portée de ce qu’il a fait, c’est absolument extraordinaire. Sept jours de survie totale sur le platier, sur le corail tranchant, en nageant dans les passes où il y a aussi les requins, en se nourrissant et buvant uniquement des ressources de l’atoll. Et au final, c’est un peu un film sur le sens du dépassement de soi sur la durée de toute une vie. On a tous des rêves, des défis qu’on a envie de faire dans notre vie, mais qu’est-ce qui fait qu’à un moment donné, on abandonne ou on décide de passer le cas ».
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À 86 ans, Jean-Pierre poursuit aujourd’hui ses activités sportives. C’est désormais à vélo qu’il explore le fenua.