« C’est l’endroit le plus au nord de la zone démilitarisée qu’un avion américain ou un bombardier a survolé au large des côtes nord-coréennes au 21e siècle, soulignant à quel point nous prenons au sérieux le comportement dangereux de la Corée du Nord », a écrit la porte-parole du Pentagone Dana White dans un communiqué.
La mission effectuée par un bombardier B-1B et un chasseur F-15 « est une démonstration de la détermination américaine et un message clair que le président dispose de nombreuses options militaires pour faire face à toute menace ».
« Nous sommes prêts à utiliser toute la gamme de nos capacités militaires pour défendre les Etats-Unis et nos alliés », a-t-elle insisté.
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Quelques heures plus tard, le chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Yong Ho, dénonçait à l’ONU les propos tenus cette semaine par Donald Trump contre son pays, qualifiant le président américain de « personne dérangée », de « mégalomane » et de « roi menteur ».
Le chef d’Etat américain, qualifié aussi de « gangster », a « entaché cette enceinte de mots violents et imprudents », et représente aujourd’hui « une des plus grandes menaces pour la paix », a ajouté le ministre à l’Assemblée générale annuelle de l’ONU.
La crainte d’un nouvel essai nucléaire avait été ravivée plus tôt samedi par un séisme de magnitude 3,5 en Corée du Nord, que les experts considèrent toutefois comme une probable réplique sismique du très puissant test effectué le 3 septembre.
« L’hypothèse la plus probable à l’heure actuelle est qu’il s’agit d’une conséquence de l’événement précédent, qui a été d’une amplitude importante et qui peut encore avoir des répercussions dans une zone de fracture » tellurique, a déclaré à l’AFP, Lassina Zerbo, patron de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (Otice), chargée de détecter les essais dans le monde entier.
Selon les services géologiques américains (USGS), le séisme peu profond a frappé à une vingtaine de kilomètres du site d’essais nucléaires nord-coréen où Pyongyang avait effectué le 3 septembre son sixième test, le plus puissant à ce jour. Cet essai, qui concernait selon Pyongyang une bombe H susceptible d’être montée sur un missile, avait provoqué un séisme de magnitude 6,3.
L’Agence météorologique de Corée du Sud (KMA) a jugé qu’il s’agissait d’un « tremblement de terre naturel » et selon un responsable du commandement de l’armée américaine dans le Pacifique, s’exprimant sous couvert d’anonymat, « rien n’indique qu’il s’agissait d’autre chose que (d’un séisme) naturel ».
Reste que le spectre d’un nouvel essai a contribué à une escalade verbale considérable entre Donald Trump et Kim Jong-Un, malgré les appels de Moscou et Pékin à cesser les provocations.
Des dizaines de milliers de Nord-Coréens ont d’ailleurs manifesté samedi sur la place Kim Il-Sung de Pyongyang en soutien à leur dirigeant et pour dénoncer les propos de M. Trump. Ce dernier l’avait décrit comme « un fou qui ne craint pas d’affamer et de tuer son peuple » et avait promis de le mettre « à l’épreuve comme jamais », au lendemain de l’annonce par Washington d’un renforcement des sanctions contre Pyongyang.
Quelques heures plus tôt, c’est le leader nord-coréen qui s’était livré à une attaque très personnelle. Donald Trump « m’a insulté, moi et mon pays, sous les yeux du monde entier, et a livré la plus féroce déclaration de guerre de l’histoire », a-t-il déclaré, selon une dépêche de l’agence officielle nord-coréenne KCNA.
« Je disciplinerai par le feu le gâteux américain mentalement dérangé », a-t-il ajouté, deux jours après les propos belliqueux du président américain qui avait menacé, à la tribune de l’ONU, la Corée du Nord de « destruction totale » en cas d’attaque contre l’Amérique ou ses alliés.
Pyongyang, contre lequel l’ONU a voté un huitième train de sanctions, avait alors évoqué un possible essai de bombe H dans l’océan Pacifique.