Wallis : L’intronisation de deux rois concurrents fait polémique

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Publié le 23/04/2016 à 15:35 - Mise à jour le 23/04/2016 à 15:35

Deux rois rivaux ont été intronisés à Wallis, dans l’archipel de Wallis et Futuna, où les conflits coutumiers génèrent un climat de tension, a-t-on appris lundi de sources administrative et coutumière.
 
« Nous sommes dans une situation incertaine et particulière », a déclaré à l’AFP Pierre Simunek, secrétaire général de l’Administration supérieure du territoire. Il a précisé qu’elle était analysée « avec préoccupation » par le préfet en lien avec le ministère de l’Outre-mer.
 
Territoire français le plus éloigné de la Métropole, Wallis et Futuna est divisé en trois royaumes coutumiers, un à Wallis et deux à Futuna, dont les dirigeants exercent, avec l’église catholique, une influence prépondérante. 
 
Malgré les tentatives de conciliation, les rivalités ont conduit à l’intronisation de deux rois. Vendredi, la chefferie destituée a désigné Tominiko Halagahu, lors d’une cérémonie iconoclaste au domicile de l’intéressé. 
 
Mécontente de « ce coup de force », la Grande chefferie « officielle » a elle intronisé dimanche, Patalione Kanimoa, 58 ans, ancien président de l’Assemblée territoriale, lors d’une célébration avec cochons rôtis, kava (boisson à base de racines) et nattes tressées.
 
« Ces évènements font désordre, mais M. Kanimoa est le roi légitime, il a été intronisé dans les règles de la coutume, qui sont sacrées pour nous », a déclaré à l’AFP Aloisio Sako, chef coutumier au sein de l’importante communauté wallisienne et futunienne de Nouvelle-Calédonie.
 
Selon des sources locales, la majorité de la population soutiendrait Patalione Kanimoa, en raison notamment du profil litigieux de Tominiko Halagahu. Ce dernier pourrait faire l’objet de poursuites judiciaires, suite à un mouvement de blocage de l’aéroport en novembre puis de dégradations du site quelques mois plus tard.  

Rappelons que le roi et les membres de la chefferie sont rémunérés par l’Etat et participent à la gestion du territoire mais que le préfet ne peut pas s’immiscer dans les affaires coutumières. « Nous allons tirer les conséquences administratives« , a-t-on simplement indiqué à la préfecture.
 
Par crainte d’éventuels affrontements entre les deux camps, des renforts de gendarmerie ont été envoyés à Wallis depuis Nouméa.
 

Rédaction web avec AFP

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