Affaire de cambriolage rocambolesque au rôle du tribunal correctionnel de Papeete, ce lundi. À la barre, un voleur originaire de Faa’a, âgé de 25 ans, et deux de ses complices soupçonnés de l’avoir aidé lors de deux vols au restaurant Le Belvédère, à Pirae, les vendredi 5 avril et 10 mai.
Pour sa dernière tentative, l’homme décide de se rendre au restaurant vers 6 heures du matin. Sa compagne, à qui il explique qu’il part faire une randonnée, dort dans la voiture. Il effectue un premier aller-retour dans l’établissement et retourne y chercher des bouteilles d’alcool. L’alarme se déclenche et le propriétaire, accompagné des gendarmes, fait sonner un téléphone dérobé. Le voleur, caché dans l’herbe, est repéré puis interpelé.
Celui-ci n’en est pas à son coup d’essai. Un jour avant cette seconde tentative au Belvédère, il vole à un autre résident de Pirae une télévision, une meuleuse et un marteau-piqueur. Les objets, emportés sur son scooter, sont finalement retrouvés chez lui suite à une perquisition de la police.
À défaut d’alarme, le propriétaire dormait dans le restaurant
Le principal mis en cause explique qu’il a ciblé le restaurant après en avoir entendu parler et vu « des publications sur Internet » . Il comptait vendre une partie de l’alcool volé et en consommer le reste avec son frère, à l’occasion d’un « trip de départ » . « Ma vie part en c……s, je ne sais plus où j’en suis » , souffle-t-il au tribunal.
Le Belvédère, qui ne disposait pas d’alarme – uniquement des caméras – avant le dernier cambriolage, avait déjà été cambriolé en janvier et une autre fois en avril. Plus d’une trentaine de bouteilles avaient ainsi disparu. « Ça fait dix ans qu’on essaie de tenir ce restaurant, déplore le propriétaire. J’ai dormi pendant 15 jours dans la réserve pour choper, ça a été dur avec mon staff (…) Vous volez des honnêtes gens, vous êtes nuls » , lance-t-il aux voleurs. Il réclame 400 000 francs pour les objets volés, plus 200 000 francs de préjudice moral.
Concernant la compagne du voleur, les faits ont été requalifiés en complicité de vol aggravé. Elle a été condamnée à 4 mois de sursis simple.
L’auteur des trois vols et son complice ont, eux, été condamnés à 9 et 6 mois de prisons avec un sursis probatoire de deux ans. Pour leur cambriolage du 5 avril, ils devront payer 350 000 francs de dommages et intérêts au propriétaire du restaurant.