Vidéo – Eruption du volcan Kilauea à Hawaii: une région marquée au fer rouge

Publié le

Publié le 08/07/2018 à 14:33 - Mise à jour le 08/07/2018 à 14:33

Depuis neuf semaines, 25 fissures sont apparues dans le district de Puna. Elles ont mis à la rue de nombreuses familles. Certaines de ses fissures déversent de la lave qui s’étend aujourd’hui sur près de 26 kilomètres carrés. 700 maisons et bâtiments annexes ont été emportés.

Derrière ce spectacle cataclysmique, la communauté de Puna soulève elle aussi des montagnes pour venir en aide aux plus démunis. Bernadine Kuahiwinui, explique : « Nous distribuons bouteilles d’eau par paquets tous les jours. » Lucile Vincent ajoute : « Tout ce dont on a besoin pour le quotidien, nous avons en stock, des produits hygiéniques, des matelas, tout le nécessaire pour vivre de manière convenable. »

Tous les jours près de 300 personnes viennent au Puuhonua o Puna, pour trouver un peu de réconfort.  A l’origine, cet espace servait de point de ralliement et d’information aux familles évacuées. Au fil du temps, il est devenu le centre névralgique de l’aide humanitaire où des dizaines de volontaires se relaient tous les jours.  Chasity Quihano est responsable des bénévoles, elle détaille : « On sert le petit déjeuner à 9 heures, le déjeuner à 13 heures et le diner à 17 heures. Nous recevons des denrées et du matériel du monde entier, du Japon, d’Australie, de partout… « 

Du matin au soir, les dons affluent et déposent denrées alimentaires, nécessaire de toilette et des vêtements. Chasity Quihano reprend : « Au fond, nous stock les couvertures, cousins, serviettes et draps. Ici, on a les vêtements, nous n’imposons aucune limite sur les habits, nous en avons en grande quantité. »

On y trouve de tout, même des aliments pour animaux. « Nous avons un peu de tout en stock, nous avons commencé à en recevoir beaucoup depuis que la lave a englouti le village de Kapoho, beaucoup de familles ont perdu leurs fermes. »

> Des entreprises à l’arrêt 

Dans cette région district rurale, on trouve de nombreux éleveurs. Kimo Blankenfeld doit faire des dizaines de kilomètres tous les jours pour revenir sur sa propriété et nourrir ses cochons. Kimo Blankenfeld, résident de Kalapana, raconte : « Avec la lave, d’importantes quantités de dioxyde de souffre sont émises tous les jours. Le vent a amené ces gaz jusqu’à Kalapana, après seulement une demie-heure, les yeux des enfants ont enflés et sont devenus rouge à cause de la fumée. »

 90 % des résidents ont dû quitter leurs habitations, même à des dizaines de kilomètres des éruptions. Kimo a souhaité reprendre le travail. Il est de retour depuis la semaine dernière, malgré des conditions difficiles. « Pendant une semaine, nous avons eu des cheveux de Pélé, des particules fines comme de la fibre de verre qui rentre partout. Lorsque tu en as sur toi, c’est comme si des bouts de verre te transperçaient la peau. »
 
Depuis l’évacuation, de nombreux cambriolages ont été signalés. L’accès est limité aux résidents qui doivent passer un poste de contrôle. Toute personne qui s’introduirait sans autorisation risque une amende de 50 000 francs. Des dizaines d’entreprises locales ont arrêté leur activité, notamment dans le secteur touristique. L’éleveur reprend :  » Depuis qu’il y a des tremblements de terre et les émissions de cendre, les touristes ne viennent plus, ils ont peur. Cela fait du mal à l’économie. J’ai de la famille qui travaille dans les hôtels à Kona, le taux d’occupation a été divisé par deux. »

> Le business de l’éruption 

Une poignée d’entreprises profite du phénomène. Certains touristes paient jusqu’à 25 000 francs pour voir la coulée de lave sur l’un des trois points d’entrée dans l’océan. Tiara Keliihoomalu, secrétaire d’une société, raconte : « Nous proposons des sorties en mer pour voir la lave à bord d’un bateau pouvant accueillir 39 passagers. Les départs se font à 4 heures du matin et 16 heures. Nous sommes très chargés, les gens viennent ici, c’est le meilleur moyen de s’y approcher. »

L’île de Hawai’i gagne du terrain sur l’océan tous les jours. Depuis cette éruption, elle s’est agrandie de 50 hectares. Cependant, nul ne sait aujourd’hui à quel moment cet épisode s’achèvera, certains ne retrouveront jamais leurs propriétés. 

Pour venir en aide aux sans-abris, 20 petites maisons ont été construites dans le village de Pahoa.  Elles seront mises à disposition en priorités à des personnes âgées. Inaugurées par le gouverneur de l’état il y a quelques jours, ces logements temporaires sont les premiers du genre. Une initiative portée par la communauté et soutenu par les réservistes de l’état hawaiien.
 

Rédaction web avec Matahi Tutavae

Dernières news

Activer le son Couper le son