Samoa devient un État chrétien

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Publié le 22/06/2017 à 8:44 - Mise à jour le 22/06/2017 à 8:44

Début juin, le Parlement samoan a adopté un projet de loi qui prévoit d’inscrire dans la Constitution un article instaurant le christianisme comme religion d’État. À l’issue de quelques mois de discussions, 43 des 49 députés samoans ont approuvé début juin l’addition d’un 3e paragraphe à l’article 1er de la Constitution : « Les Samoa sont une nation chrétienne fondée sur Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit ». L’article entrera en vigueur dès son approbation par le Chef de l’État.

Jusqu’à présent, cet État de 200 000 habitants, indépendant depuis 1962, se contentait de mentionner dans le préambule de sa Constitution ses « principes chrétiens », l’autorité devant être exercée « dans les limites prescrites par les commandements de Dieu ».

Le signe d’une hostilité envers l’islam

Selon le quotidien The Diplomat dans son édition du 15 juin, la volonté d’ancrer juridiquement l’identité chrétienne des Samoa semble être motivée par une crainte de l’islam.

Bien qu’il n’y ait que 48 résidents musulmans aux Samoa, selon le recensement de 2001 (0,03 % de la population !) et près de 70 000 membres de l’Église chrétienne congrégationaliste, le premier ministre des Samoa Tuilaepa n’hésite pas à évoquer l’inquiétude des Samoans face à l’évolution des « guerres de religion » touchant le monde. 

Cette décision, si elle venait à être validée par le chef de l’Etat, serait donc le moyen de donner un signal fort à l’international concernant la position religieuse des Samoa. Mais elle serait aussi un moyen de conforter les propos de certains islamophobes samoans, comme le Secrétaire général du Conseil samoan des Églises, Ma’auga Motu, qui n’avait pas hésité à déclarer publiquement, en mai 2016 que l’islam devrait être banni du pays, en ce qu’« il représente une menace ». Il se pourrait donc que ce changement constitutionnel provoque des incitations à la haine envers la minorité musulmane de l’archipel.
 
En réponse aux inquiétudes suscitées par ce changement constitutionnel, le procureur général a souligné auprès de nos confrères de Radio New Zealand, que la décision n’aurait aucune conséquence sur les choix religieux des individus. Il assure qu’aucune pratique religieuse ne sera restreinte et que tout groupe religieux devrait rester libre d’exercer ses activités aux Samoa.

Rédaction web

 

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