Nouvelle-Calédonie : quatre présidents d’exécutifs d’outre-mer demandent le « retrait immédiat » de la réforme

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Quatre présidents d'exécutifs d'outre-mer (Réunion, Guadeloupe, Martinique et Guyane) ont demandé dimanche le "retrait immédiat" de la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, décriée par les indépendantistes et à l'origine d'émeutes dans le territoire du Pacifique sud depuis six jours. L’Etat est en outre passé à l'offensive pour rétablir « l’ordre républicain ».

Publié le 19/05/2024 à 7:51 - Mise à jour le 19/05/2024 à 9:11

Quatre présidents d'exécutifs d'outre-mer (Réunion, Guadeloupe, Martinique et Guyane) ont demandé dimanche le "retrait immédiat" de la réforme du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, décriée par les indépendantistes et à l'origine d'émeutes dans le territoire du Pacifique sud depuis six jours. L’Etat est en outre passé à l'offensive pour rétablir « l’ordre républicain ».

« Seule (une) réponse politique mettra fin à la montée des violences et empêchera la guerre civile« , écrivent les auteurs de cette tribune publiée par le portail média public Outre-mer la 1ère. Le texte est signé par la présidente de la région Réunion Huguette Bello (gauche), qui en est l’une des initiateurs, le président du conseil exécutif de la Martinique Serge Letchimy (gauche), celui du département de la Guadeloupe Guy Losbar (majorité présidentielle) et celui de la collectivité territoriale de Guyane Gabriel Serville (gauche).

La tribune est approuvée par près d’une vingtaine de parlementaires représentant ces quatre territoires ultramarins, mais aussi la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, Saint-Martin et Saint-Barthélemy.

« Nous, élus des outre-mer, demandons solennellement au gouvernement le retrait immédiat du projet de loi de réforme constitutionnelle visant à changer le corps électoral pour les élections en Nouvelle-Calédonie-Kanaky, comme préalable à la reprise d’un dialogue apaisé« , lit-on dans cette tribune.

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Selon les signataires, « la réponse sécuritaire qui consiste à mettre en place des mesures exceptionnelles – interdictions de circulation, assignations à résidence, perquisitions, ainsi que l’envoi de policiers et gendarmes supplémentaires – n’apporte pas de solution« . « Ces réponses répressives risquent d’engendrer une spirale de violence et de compromettre le retour au calme attendu« , craignent-ils.

La grande route dégagée

L’État est passé à l’offensive dimanche sur le Caillou pour y rétablir « l’ordre républicain », « quoi qu’il en coûte« , en commençant par une opération d’envergure sur la route entre Nouméa et son aéroport, après six morts en six jours d’émeutes et malgré des appels politiques à temporiser.

« Je veux dire aux émeutiers, stop, retour au calme, rendez vos armes« , a lancé dimanche devant la presse le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, Louis Le Franc.

« L’ordre républicain sera rétabli, quoi qu’il en coûte« , a martelé le représentant de l’Etat. « Les consignes de fermeté sont passées », a abondé le ministre de l’Intérieur et des Outremer Gérald Darmanin, dans un message sur X.

Pour reprendre le contrôle d’une situation insurrectionnelle, l’exécutif a donné la priorité au dégagement de la route entre Nouméa et l’aéroport international de La Tontouta, situé à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de la « capitale » calédonienne et fermé aux vols commerciaux.

Sur cet axe stratégique pour permettre le réapprovisionnement du sud de la grande île soumis à des pénuries, l’Etat a lancé dimanche matin (samedi soir à Paris) une vaste opération avec 600 gendarmes, dont une centaine de membres du GIGN, unité d’élite.

« L’opération de dégagement de la grande route (…) a été un succès: 76 barrages détruits« , s’est félicité Gérald Darmanin dans son tweet. Mais la voie est encore encombrée à de nombreux endroits de carcasses de voitures brûlées, ferraille et bois entassés.

Rétablir la circulation est d’autant plus urgent que la Nouvelle-Zélande et l’Australie ont mis la pression sur la France afin de pouvoir poser des avions pour rapatrier leurs ressortissants.

Samedi, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie estimait que 3.200 personnes étaient bloquées en l’absence de vols commerciaux, soit parce qu’elles ne pouvaient pas quitter le territoire, soit parce qu’elles ne pouvaient pas le rejoindre.

Pour la population, se déplacer, acheter des produits de première nécessité et se soigner devient plus difficile chaque jour. Les nombreux obstacles à la circulation compliquent la logistique pour approvisionner les magasins, surtout dans les quartiers les plus défavorisés.

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