Nouvelle-Calédonie : Le Pen défend un plan Marshall pour sortir de l’impasse institutionnelle

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Marine Le Pen, en déplacement en Nouvelle-Calédonie depuis mardi, a appelé lors d'un meeting vendredi soir à Nouméa, à "reconstruire l’avenir" du territoire à travers un "plan Marshall", estimant que la relance économique devait primer sur les réformes institutionnelles.

Publié le 30/05/2025 à 9:01 - Mise à jour le 30/05/2025 à 9:01

Marine Le Pen, en déplacement en Nouvelle-Calédonie depuis mardi, a appelé lors d'un meeting vendredi soir à Nouméa, à "reconstruire l’avenir" du territoire à travers un "plan Marshall", estimant que la relance économique devait primer sur les réformes institutionnelles.

« Les réformes institutionnelles n’ont jamais rempli le frigidaire« , a lancé la cheffe de file du Rassemblement national (RN) dans un discours offensif devant plusieurs centaines de personnes rassemblées dans un hôtel de Nouméa. 

Elle a critiqué la « méthode Valls » et dénoncé « l’aveuglement du gouvernement » dans la gestion du processus post-référendaire, après les trois consultations sur l’accession à la pleine souveraineté de ce territoire ultramarin du Pacifique Sud.

Selon Mme Le Pen, les efforts des dernières décennies se sont contentés d’acheter la paix sociale par des subventions sans jamais créer de véritable dynamique économique. « On ne s’est pas donné les moyens de faire. On a acheté la paix civile. Cela n’a pas marché« , a-t-elle tancé, proposant un nouvel accord reposant sur un sursaut économique et une stabilité institutionnelle, seule à même selon elle de restaurer la confiance.

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Marine Le Pen a exposé les grandes lignes de son plan de relance, qu’elle a qualifié de « plan Marshall pour la Nouvelle-Calédonie« , consistant à relancer la croissance et créer de l’emploi, en s’appuyant sur les atouts de l’archipel. 

Il comprend un soutien affirmé à la filière nickel, jugée stratégique pour la souveraineté industrielle française et européenne, au travers d’investissements énergétiques importants, ainsi qu’une diversification de l’économie via l’agriculture. 

Elle a également évoqué une montée en puissance de la présence militaire française dans le Pacifique avec l’installation d’une base militaire interarmées disposant de moyens navals et aériens.

« Ce n’est pas un îlot volcanique perdu au milieu de nulle part, c’est un territoire stratégique au cœur de l’Indo-Pacifique« , a-t-elle martelé.

Sur le plan institutionnel, Marine Le Pen s’est dite favorable à une nouvelle consultation sur l’autodétermination, mais dans un horizon de temps suffisamment long fixé à 40 ans.

Cette proposition a suscité de vives réactions d’une grande partie de l’auditoire. Plus tôt dans la journée, elle avait rencontré des habitants du Mont-Dore (sud de Grande Terre), commune fortement marquée par l’insurrection. Marine Le Pen avait également dû faire face à de nombreuses invectives de militants non indépendantistes, proches de Sonia Backès, la cheffe de file des non-indépendantistes les plus durs.

« Que cela plaise ou non, les indépendantistes représentent une part significative de la population« , a-t-elle déclaré, tout en regrettant l’absence de projet clairement exprimé de part et d’autre. « J’ai bien compris qu’un certain nombre pense qu’il n’y a pas d’autre solution que la guerre civile. Eh bien, je ne partage pas votre avis« , a-t-elle conclu.

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