Affaibli depuis plusieurs années, il est décédé « paisiblement » à son domicile, a-t-on appris de même source.
Retiré de la vie politique depuis 2014 après 28 ans à la tête de la capitale calédonienne, Jean Lèques a également été le premier président du gouvernement collégial issu de l’accord de Nouméa, de mai 1999 à mars 2001.
Signataire de cet accord, qui organise la décolonisation par étapes de la Nouvelle-Calédonie, Jean Lèques est une figure de la vie politique calédonienne dans laquelle il s’était engagé à l’orée des années 1970. Homme de dialogue, il avait également signé les accords de Matignon, qui ont ramené la paix dans l’archipel en 1988.
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Élu pour la première fois en 1967 à l’Assemblée territoriale, il a réélu dans cette institution, rebaptisée Congrès en 1989, sans discontinuer jusqu’en 2009.
Fervent catholique, ce démocrate chrétien avait d’abord milité à l’Union Calédonienne (UC), progressiste et multiracial, avant de rejoindre les rangs du Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR affilié au RPR) en 1978 lorsque l’UC a pris fait et cause pour l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie.
L’un de ses derniers engagements politiques fut la présidence d’un Comité des sages, mis en place par l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, pour veiller à la bonne tenue de la campagne du premier référendum sur l’indépendance en 2018. Ce comité a également officié lors des référendums de 2020 et 2021.
Né le 31 août 1931 dans le quartier de la Vallée du Tir à Nouméa qu’il n’a jamais quitté, Jean Lèques, surnommé « Fifils » par tous les Calédoniens, était issu d’une famille présente sur le Caillou depuis la fin du 19éme siècle. Après des études de droit en métropole, ce féru d’histoire américaine avait ouvert une étude de notaire à Nouméa.
Maire honoraire de Nouméa depuis 2014, Jean Lèques avait été élevé au rang de grand officier de la Légion d’honneur par le président de la République Emmanuel Macron, qui lui avait remis cette décoration en mai 2018 lors d’un déplacement à Nouméa.