Les « moustiques tigres », « risque sanitaire majeur », alerte une commission d’enquête

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Les moustiques Aedes ("moustiques tigres"), vecteurs de maladies comme zika, chikungunya ou dengue, vont "représenter un risque sanitaire majeur sur l'ensemble du territoire" lors "des prochaines décennies", estime mardi une commission d'enquête à l'Assemblée nationale, qui appelle à des actions vigoureuses.

Publié le 28/07/2020 à 9:36 - Mise à jour le 28/07/2020 à 9:36

Les moustiques Aedes ("moustiques tigres"), vecteurs de maladies comme zika, chikungunya ou dengue, vont "représenter un risque sanitaire majeur sur l'ensemble du territoire" lors "des prochaines décennies", estime mardi une commission d'enquête à l'Assemblée nationale, qui appelle à des actions vigoureuses.

« Il s’agit d’une espèce invasive, qui n’existait pas dans l’hexagone avant 2004. En 2019, 58 départements sur les 96 départements métropolitains étaient colonisés », selon la rapporteure et députée LREM de Mayotte Ramlati Ali.

« Si pendant cinquante ans le territoire métropolitain a vécu à l’abri des maladies transmises par les moustiques, tel n’est plus le cas aujourd’hui. Il faudra apprendre à vivre avec eux, en limitant au mieux leur impact sur la santé des Français », ajoute-t-elle dans son rapport.

Dans les outre-mer, ce « problème de santé publique » est « récurrent », avec des « épidémies de plus en plus virulentes », relève la commission d’enquête.

Présidée par l’ex-ministre PS des Outre-mer Ericka Bareigts, qui vient de quitter l’Assemblée pour la mairie de Saint-Denis de La Réunion, la commission soumet 46 propositions pour « refonder une politique de prévention », « remettre à plat le cadre institutionnel » de la lutte contre la prolifération de ces moustiques ou « pérenniser » les moyens de la recherche.

En matière d’insecticides, la deltaméthrine « est aujourd’hui la seule substance dont disposent les pouvoirs publics pour lutter, à court terme, contre les moustiques Aedes sur un lieu donné », selon le rapport.

Mais si ce produit « demeure indispensable », la commission d’enquête plaide pour éviter des pulvérisations massives, pour des raisons environnementales ou par crainte « d’augmenter le risque d’apparition d’une résistance au produit chez les moustiques ». Elle appelle à diversifier les molécules et privilégier les actions de terrain.

Sont préconisées une meilleure information du public et la mise en place « dans les territoires affectés d’un plan régional de prévention contre le développement des gîtes larvaires ».

La commission demande aussi de fournir aux maires un guide des actions pour lutter contre les moustiques Aedes. 

Sur le plan juridique et institutionnel, une proposition de loi sur la sécurité sanitaire, adoptée en première lecture au Sénat en février, apporte une « première réponse » selon la commission.

Si le texte arrive à l’Assemblée, il pourrait être le « vecteur » d’une « rationalisation plus ambitieuse des responsabilités des acteurs publics », pour notamment faire des agences régionales de santé (ARS) « le chef d’orchestre de la lutte anti-vectorielle », selon la commission.

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