Le Sénat veut placer les outre-mer au cœur de la stratégie maritime française

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La délégation sénatoriale aux outre-mer préconise de mettre ses territoires au cœur de la stratégie maritime française, pour renforcer sa souveraineté mise à mal sur sa zone économique exclusive (ZEE) et accompagner la transition économique des outre-mer. La délégation déplore également un manque de moyens de protection de la ZEE.

Publié le 24/02/2022 à 10:39 - Mise à jour le 24/02/2022 à 10:42

La délégation sénatoriale aux outre-mer préconise de mettre ses territoires au cœur de la stratégie maritime française, pour renforcer sa souveraineté mise à mal sur sa zone économique exclusive (ZEE) et accompagner la transition économique des outre-mer. La délégation déplore également un manque de moyens de protection de la ZEE.

« Dans la perspective de la prochaine stratégie maritime (2023-2029), il convient de prévoir en amont une plus large association des élus de chaque territoire ultramarin à son processus d’élaboration », estime la délégation, présidée par le sénateur RDSE de Saint-Pierre-et-Miquelon Stéphane Artano, dans un rapport publié jeudi.

Au regard des enjeux cruciaux pour l’avenir (sécuritaires, économiques, énergétiques, environnementaux, climatiques…), « cette stratégie devrait en outre être relevée au niveau législatif plutôt que de faire l’objet d’un simple décret », et « faire l’objet d’un grand débat démocratique devant le Parlement sur ses orientations », assure ce rapport.

Autre constat : les moyens français de surveillance et de protection « ne sont pas à la hauteur des enjeux », assure la délégation sénatoriale, qui estime que « le nombre de patrouilleurs destinés à la surveillance de la ZEE française est équivalent à deux voitures de police pour surveiller le territoire hexagonal ». « Or les menaces sont croissantes en mer », rappelle-t-elle « : pêche illégale de plus en plus violente, narcotrafics, réarmement naval dans l’Indopacifique, développement du cyberwarfare (cyberguerre, ndlr) à proximité des câbles sous-marins par lesquels transitent 95% des données mondiales ». 

Taillés au plus juste, les moyens de la Marine nationale outre-mer doivent donc être rehaussés, selon les sénateurs, qui préconisent notamment à l’horizon 2030, « de doter chacune des forces outre-mer d’un patrouilleur supplémentaire« .

Sur le plan diplomatique, la France doit utiliser sa présence dans une dizaine d’organisations régionales grâce à ses territoires ultramarins, « pour agir en faveur d’une meilleure protection et gouvernance des océans ».

Enfin, la stratégie maritime doit être le vecteur de l’insertion des outre-mer dans l’économie mondiale, or les infrastructures de plusieurs ports ultramarins sont « inadaptées », alors qu’ils sont situés au carrefour des routes maritimes mondiales et peuvent devenir des hubs régionaux, assure le rapport.

La vulnérabilité des câbles sous-marins, qui constituent des infrastructures stratégiques pour la connectivité des territoires, impose également de « développer la redondance » de ces câbles et « d’améliorer leur résilience », estime la délégation sénatoriale. Par exemple, les territoires français du Pacifique et Saint-Pierre-et-Miquelon ne sont reliés que par un seul câble.

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