A l’approche de l’ouragan, la République dominicaine était balayée jeudi soir par des vents de 285 km/h et de fortes pluies, obligeant à évacuer environ 5 500 habitants.
L’oeil du cyclone ne devrait cependant pas toucher directement le territoire dominicain selon l’Office national de météorologie (Onamet).
Dans les îles Vierges américaines, les autorités ont annoncé la mort de quatre personnes, qui viennent s’ajouter aux six décès déjà comptabilisés.
L’ouragan est attendu vendredi soir à Cuba et devrait remonter ensuite vers la côte sud-est des Etats-Unis, frappant d’abord la Floride puis la Géorgie et la Caroline du Sud, selon les prévisions du centre américain des ouragans.
Le président américain Donald Trump a exprimé depuis Washington jeudi sa « vive inquiétude » quant aux dégâts qu’il pourrait provoquer.
L’ouragan Irma va « être réellement destructeur » quand il arrivera sur les côtes de Floride, a prévenu jeudi Brock Long, le chef de l’agence américaine des situations d’urgence (Fema) sur CNN.
Des ordres d’évacuations obligatoires ont été émis pour les zones côtières de Floride et dans l’Etat de Géorgie.
« Nous disons à tout le monde: quittez Miami Beach. Je n’aurais jamais pensé devoir dire ça, mais je le dis aujourd’hui », a renchéri le maire de Miami Beach, Philip Levine sur la chaîne Fox News.
Sur cette île franco-néerlandaise, frappée de plein fouet, le cyclone a fait quatre morts côté français, a indiqué jeudi le Premier ministre Edouard Philippe, revoyant à la baisse un précédent bilan de huit morts.
Un mort est aussi à déplorer sur la partie néerlandaise de l’île, selon La Haye.
« On dirait presque un pays en guerre », a confié une journaliste de Guadeloupe 1re, Maeva Myriam Ponet, évoquant un « cauchemar » sur ces îles coupées du monde.
Dans l’île française voisine de Saint-Barthélemy, très prisée de la jet set, les dégâts sont considérables et le Premier ministre français a fait état d’une cinquantaine de blessés.
Un sixième mort a été recensé sur l’île de Barbuda, 1 600 habitants, frappée la première par l’ouragan et « totalement dévastée » selon Gaston Browne, le Premier ministre d’Antigua-et-Barbuda, territoire indépendant.
Il a estimé que l’ouragan devait convaincre « ceux qui ne croient pas au changement climatique ».
L’île britannique d’Anguilla a été elle aussi entièrement rasée, et les îles Vierges ont déjà été « fortement impactées », a indiqué Julien Mérion, président de l’association Contacts et Recherches Caraïbes à l’antenne de Radio Caraïbes International (RCI).
Quelque 1,2 million de personnes ont déjà été affectées par l’ouragan, un nombre qui pourrait grimper à 26 millions, selon la Croix-Rouge.
A Saint-Barthélemy, les habitants commençaient à déblayer les rues, inondées ou envahies par des amas de tôles et jonchées de bateaux, d’arbres balayés par les vents, de toitures arrachées et de voitures renversées.
« On est un peu livrés à nous même, c’est la catastrophe. On attend les secours« , a déclaré par téléphone à l’AFP Olivier Toussaint, un habitant de Saint-Barthélemy. « On est sans eau, sans électricité. On avait fait quelques réserves, mais que pour deux trois jours, ça va commencer à être dur ».
Selon RCI, la ministre française des Outre-mer Annick Girardin est arrivée sur place et a pu prendre connaissance de l’étendue des dégâts en hélicoptère.
Depuis Athènes, le président Emmanuel Macron a assuré que la France « tout entière » était mobilisée pour venir en aide à ces territoires, indiquant qu’il s’y rendrait « dès que possible ».
Un pont aérien est prévu depuis l’île française de Guadeloupe pour expédier renforts, eau et matériel de secours.
Les Pays-Bas ont dépêché deux avions militaires pour apporter de l’aide à Saint-Martin. Deux bâtiments militaires néerlandais sont également sur zone.
Necker Island, île privée détenue par le milliardaire britannique Richard Branson a elle aussi subi des « dégâts très importants ». « Mais toute notre équipe est saine et sauve », a précisé sur un blog le patron du groupe Virgin, qui s’était réfugié … dans sa cave à vin.
Les Caraïbes pourraient ensuite subir deux autres ouragans de plus faible intensité: Jose, qui a toutefois été relevé en catégorie 3 avec des vents de 195 km/h, puis Katia.